Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: Couche-Tard, Plastiques IPL et Brookfield

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 04 mars 2024

À surveiller: Couche-Tard, Plastiques IPL et Brookfield

Que faire avec les titres de Couche-Tard, Plastiques IPL et Brookfield? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 41,18$): encore 40 jours de suspense

La plus récente mise à jour de l’exploitant de dépanneurs pour la COVID-19 ne change pas le portrait pour la société qui gère à long terme tout en protégeant ses flux de trésorerie à court terme, indique Patricia Baker, de Banque Scotia.

Couche-Tard a notamment suspendu le rachat de ses actions ainsi que son offre record pour le groupe Caltex Australia.

Malgré les orientations fournies par les dirigeants au sujet du comportement des consommateurs et des nombreux changements instaurés pour sécuriser les employés et les clients, il faudra attendre les résultats du quatrième trimestre le 29 juin pour prendre la réelle mesure de l’impact des six premières semaines la COVID-19 sur l’entreprise.

«Nous avons une bonne idée de la tendance des repères d’exploitation», mais il est difficile d’évaluer l’amplitude des changements sur les dépenses en particulier, admet l’analyste.

Malgré le recul prévu de 10% des ventes par magasins comparables, les achats réduits de marchandises plus rentables et la hausse des coûts associés à la crise sanitaire, Patricia Baker prévoit une hausse de 41,7% du bénéfice d’exploitation à 910 M$ US et de 73% du bénéfice net à 0,45$US par action au quatrième trimestre.

Ces prévisions sont essentiellement attribuables aux fortes marges d’essence à la pompe aux États-Unis de 0,52$US par galon.

L’entreprise a instauré une foule de mesures pour assurer la sécurité de ses employés incluant une prime de 2,50 $US du salaire horaire, le prolongement du salaire pour les employés confinés atteints de la COVID-19 ou encore l’accès à un service d’aide médical virtuel.

Et c’est sans compter la signalisation et les parois de plexiglass installés en magasin pour assurer la distanciation sociale.

Pour s’adapter à la pandémie, l’entreprise a devancé l’implantation de plusieurs initiatives dont l’offre de la livraison à domicile dans 620 dépanneurs en Amérique du Nord, ainsi que la collecte à l’extérieur du magasin de marchandises commandées à l’aide l’application Circle K.

À ce jour, Couche-Tard a aussi «donné» 25 millions de repas et a élargi le programme Feeding America à 40 millions de repas, en plus d’offrir des breuvages gratuits aux premiers intervenants.

Couche-Tard a reporté certaines dépenses de marketing et des promotions et a aussi réduit divers frais professionnels. La société a par contre poursuivi l’installation prévue des équipements pour le programme d’aliments frais dans 1500 commerces. La formation des employés pour ce service élargi reprendra dès que les restrictions sanitaires auront été levées.

«La pandémie affecte son exploitation à court terme, mais ne fait pas dérailler son plan stratégique à long terme», assure l’analyste.

Patricia Baker rappelle que la société dispose de liquidités de 1,8 milliard de dollars américains et peut emprunter 2,5 G$US de plus.

L’analyste réitère donc sa recommandation d’achat. Son cours-cible de 44$ laisse entrevoir un gain potentiel de 7,5%.

Plastiques IPL (IPLP, 5,00$): le fabricant de contenants est dans la mire de trois fonds privés

Plastiques IPL (IPLP, 5,00$): le fabricant de contenants est dans la mire de trois fonds privés

Selon The Sunday Independent de Dublin, trois fonds privés auraient fait des avances au fabricant de contenants de plastique rigide pour en fermer le capital, depuis la fin de 2019.

L’un des prétendants cités, Seamus Fitzpatrick, du fonds CapVest aurait dans le passé tenté d’acquérir la société prédécesseur d’IPL One 51 plc, indique l’édition du dimanche du quotidien Irish Independent.

Une transaction serait une porte de sortie pour l’homme d’affaires Larry Goodman, plusieurs coopératives irlandaises et quelque 2000 petits investisseurs irlandais privés, indique l’hebdomadaire.

L’article, qui mentionne aussi que la Banque de Montréal conseille IPL, a fait grimper le titre de 30%, jusqu’à 5,25$ le 19 mai.

Le fabricant irlando-québécois a déclaré le 19 mai qu’il ne «commentait pas les spéculations».

L’ébruitement des offres pour IPL survient quelques jours après l’annonce du départ du chef des finances d’IPL depuis huit ans Pat Dalton. Le chef de la direction actuel Alan Walsh assure l’intérim de ce poste qu’il avait lui-même occupé jusqu’en 2011.

Une offre pour IPL serait «opportuniste», indique Paul Bilenki, de TD Valeurs mobilières, puisque le plongeon de 71% d’IPL depuis son retour en Bourse en juin 2018 lui donne une valeur de 4,8 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2021.

Or, les transactions dans l’industrie des contenants de plastique rigide se réalisent à un multiple de 8 à 9 fois bénéfice, précise l’analyste.

Paul Bilenki rappelle que la Caisse de dépôt et placement du Québec détient 27% des actions et le Fonds de solidarité du Québec possède 6% des actions tandis que les actionnaires de la société antérieure One 51 plc ont encore 35 à 40% des actions. «Toute offre devra satisfaire ces investisseurs d’origine qui avaient choisi de rester actionnaires après le retour en Bourse», explique l’analyste.

Bien qu’une transaction serait difficile à réaliser en pleine pandémie, une offre s’avérerait tout de même un résultat satisfaisant pour les actionnaires, ajoute-t-il.

Le titre semble offrir un bon rapport risque-rendement. Le multiple des transactions de l’industrie lui donnerait une valeur de 11 à 13,50$.

«Un rachat est possible bien que nous sommes réticents à accorder au titre un multiple transactionnel», prévient l’analyste.

Paul Bilenki en recommande tout de même l’achat aux clients qui tolèrent un niveau de risque élevé. Son cours-cible à 8$ offre un regain potentiel de 60%.

«Cette cible équivaut à 6 fois le bénéfice d’exploitation, un multiple inférieur à la moyenne depuis 2018 parce que les résultats d’IPL ont été inégaux. Il lui faudra aussi du temps pour regagner la crédibilité des investisseurs. En plus, la dette restera élevée pour encore 12 mois», écrit l’analyste.

Brookfield Asset Management (BAM, 41,70$): un investisseur réaliste, opportuniste et patient

Brookfield Asset Management (BAM, 41,70$): un investisseur réaliste, opportuniste et patient

Bien que la mauvaise conjoncture perturbe la performance de certaines filiales et dévalue des actifs de Brookfield, Neil Downey de RBC Marchés des capitaux, reste convaincu que le géant a tout ce qu’il faut pour surmonter la tempête et surtout profiter des occasions que la crise suscitera.

«Le grand patron Bruce Flatt a laissé entendre que la reprise sera probablement moins rapide que la plupart ne le croient et qu’il sera patient. Il y aura plus d’occasions dans trois mois et encore plus dans six mois selon lui», rapporte l’analyste.

En revanche, les immeubles commerciaux, les hôtels et les centres de villégiature, ainsi que la construction de résidences, risquent d’afficher de piètres résultats à court terme, prévient-il.

Certains actifs, dont 170 centres commerciaux dans 43 états américains, auront aussi besoin de capitaux frais de la société mère pour traverser les turbulences, reconnaît aussi l’analyste.

D’ailleurs, Brookfield vient de former un fonds de 5 milliards de dollars américains afin d’investir dans les détaillants, incluant les marchands en ligne qui veulent une présence physique.

Brookfield veut accumuler un trésor de guerre de 75 G$US pour appuyer toutes ses stratégies d’investissements à court terme. Sa filiale Oaktree est en voie de récolter 15G$US dans un nouveau fonds qui vise à acheter des titres de dette dépréciés.

Neil Downey estime que Brookfield peut faire croître les fonds générés par l’exploitation à un rythme annuel composé de 8%, d’ici 2023.

Le nouveau cours-cible de 54,30$, abaissé au début d’avril, équivaut à la valeur intrinsèque qu’il attribue à la société d’ici un an ou à un multiple 18 fois les fonds générés prévus en 2021.

«Brookfield a peu d’égaux en Bourse et son titre reste un placement de premier choix à détenir en portefeuille», dit l’analyste qui réitère donc sa recommandation d’achat.