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À surveiller: Dollarama, Stella-Jones et IPL

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 04 mars 2024

À surveiller: Dollarama, Stella-Jones et IPL

Que faire avec les titres de Dollarama, Stella-Jones et IPL? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Dollarama (DOL, 34,88$): Scotia prévoit une légère accélération des ventes par magasins comparables

Au quatrième trimestre attendu le 28 mars, Patricia Baker de Banque Scotia espère voir une légère accélération des ventes par magasins comparables de 3,1 à 3,3%, pour un deuxième trimestre consécutif.

Ce rythme correspond à la nouvelle fourchette de 2,5 à 3,5% que vise désormais Dollarama.

Une telle performance redonnerait un peu plus confiance que le détaillant offre encore un profil de croissance, dit-elle. Son action a regagné 9,5% à ce jour en 2019, après un plongeon de 38% en 2018.

«Son titre ne retrouvera pas l’évaluation de pointe de 32,7 fois les bénéfices, mais il peut encore s’apprécier. Nous conservons pour l’instant notre cours cible de 40$», écrit l’analyste.

Mme Baker rappelle que le marchand a ouvert 60 magasins en 2018, dont 28 au quatrième trimestre, ce qui est en soit une source de croissance.

D’ailleurs, elle prévoit une hausse de 15,8% des ventes à 1,08 milliard de dollars.

La marge brute recevra aussi de l’attention parce que Dollarama a choisi de restreindre la hausse de ses prix pour préserver la perception de valeur de son modèle d’affaires et répondre aux concurrents.

Mme Baker s’attend à ce que la marge brute décline de 1,2% à 40,2%, au quatrième trimestre.

Les dépenses générales augmenteront de 16,6% pour atteindre 14,5% des ventes. Le quatrième trimestre verra le dernier impact de la hausse annuelle du salaire minimum en Ontario.

Le bénéfice d’exploitation devrait croître de 10,2% à 280M$, mais la marge rétrécira de 27,1 à 25,8% puisque les mesures de productivité internes ne compenseront pas entièrement pour le recul de la marge brute et pour l’effet de la hausse des salaires.

L’analyste signale que le détaillant a racheté 5% de ses actions depuis 12 mois, ce qui ajoutera deux cents par action au bénéfice du quatrième trimestre. Elle prévoit une hausse de 14,5% du bénéfice à 0,55$ par action.

Stella-Jones (SJ, 42,30$): le fabricant de traverses revient sur les rails

Stella-Jones (SJ, 42,30$): le fabricant de traverses revient sur les rails

Le fabricant de traverses de chemins de fer, de poteaux et de bois de construction a dévoilé des résultats trimestriels satisfaisants et des perspectives encourageantes pour 2019 tout en majorant son dividende de 16,7%.

Puisque la société prévoit réaliser d’autres acquisitions au cours des douze prochains mois, la hausse du dividende témoigne de laconfiance des dirigeants dans sa capacité à générer des flux de trésorerie libres, indique Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux.

Sans les pertes non récurrentes liées aux opérations de couverture sur le prix du diesel, le quatrième trimestre a été conforme aux attentes: les revenus ont crû de 15%, le bénéfice d’exploitation de 35%.

L’entreprise a aussi fourni un aperçu encourageant pour 2019. Son bénéfice devrait varier entre 275 et 305 millions de dollars, comparativement au consensus de 290M$. Ces prévisions représentent une croissance de 14%.

«Les prix pour les traverses devraient continuer à se rétablir grâce aux stocks modestes et au mécanisme d’indexation décalé des contrats avec les chemins de fer, explique l’analyste.

La forte demande de poteaux de remplacement lui permettra aussi de refiler aux clients la hausse antérieure du cours de certaines essences de bois, ce qui améliorera les marges, prévoit M. Poirier.

Stella-Jones prévoit des revenus stables pour sa filiale de bois résidentiel qui ajuste ses prix au recul récent du cours du bois d’œuvre. Les marges devraient par contre en bénéficier.

Au cours actuel, le titre est attrayant parce que les perspectives fondamentales s’améliorent, les flux de trésorerie sont toujours aussi solides et la répartition du capital reste aussi disciplinée, dit-il.

M. Poirier maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 50$. Des acquisitions ajouteraient davantage à la valeur du titre.

Plastiques IPL (IPLP, 11,17$): deux déceptions et une surprise pour la nouvelle recrue en Bourse

Plastiques IPL (IPLP, 11,17$): deux déceptions et une surprise pour la nouvelle recrue en Bourse

Arrivée en Bourse en juillet 2018 au cours de 13,50$, IPL avait de bonnes et de moins bonnes nouvelles à annoncer à ses nouveaux actionnaires ainsi qu’une acquisition surprise, au quatrième trimestre.

Si le recul du cours de la résine soulagera les marges du fabricant de contenants de plastique rigide, le report au deuxième semestre de 2019 de la livraisons de boîte pliables destinées à Ford en Europe déçoit.

L’autre déception concerne les bacs de manutention destinés aux fermiers. Le mauvais climat sur la Côte ouest américaine repousse des commandes aux deuxième et troisième trimestres.

La plus grande surprise est toutefois l’achat du fabricant de belge Loomans Group pour 85,5 millions de dollars. IPL paie un prix attrayant de 7,7 fois le bénéfice d’exploitation pour une entreprise de grande qualité spécialisée dans le moulage par injection, mais Scott Fromson, de CIBC Marchés des capitaux aime moins la dette contractée qui s’ajoute au bilan.

Les clients de Loomans incluent les géants Unilever, Nivea, Heineken, Danone et Ferrero.

Avec une marge d’exploitation de près de 20%, des revenus de 570000$ par employé, la confection de ses propres moules et une usine et un entrepôt automatisés, Loomans est un achat opportuniste et stratégique, croit M. Fromson. La transaction gonflera toutefois la dette d’IPL à 3,5 fois le bénéfice d‘exploitation.

«Ce niveau d’endettement nous dérange un peu bien que l’achèvement d’investissements majeurs dans les usines améliorera les flux de trésorerie de la société, ce qui devrait ramener le ratio à 2,1 fois d’ici la fin de 2020», explique M. Fromson.

Même si IPL doit encore faire ses preuves, et mener à bien la rationalisation de sa division de contenants de grand format, l’analyste se dit disposé à lui accorder le bénéfice du doute pour l’instant.

Sa stratégie de produits diversifiés à valeur ajoutée lui semble la bonne dans une industrie qui subit les pressions des multinationales de la consommation, doit composer avec les fluctuations des coûts externes hors de son contrôle et braver les cycles économiques, croit-il.

L’analyste relève donc son cours cible de 14 à 15$ et continue de recommander l’achat du titre.