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Bombardier Transport: Alstom notifie la Commission européenne

AFP|Mis à jour le 04 mars 2024

Bombardier Transport: Alstom notifie la Commission européenne

Alstom a notifié jeudi son projet de rachat de son concurrent Bombardier Transport pour quelque 6 milliards d’euros (soit environ 9,2 milliards $CA) à la Commission européenne, gardienne de la concurrence en Europe, a indiqué un porte-parole du constructeur ferroviaire français.

«Ça donne vraiment le coup d’envoi de la procédure», a-t-il expliqué à l’AFP vendredi, précisant que les termes de l’accord restaient inchangés.

Alstom avait signé en février un protocole d’accord avec Bombardier et la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) pour racheter 100% de Bombardier Transport, la branche ferroviaire du conglomérat canadien, pour un prix compris entre 5,8 et 6,2 milliards d’euros.

La CDPQ, qui détient actuellement 32,5% de Bombardier Transport, doit devenir au terme de l’opération le premier actionnaire d’Alstom avec environ 18% du capital. Elle doit réinvestir dans Alstom l’intégralité du produit net de la cession de sa participation dans Bombardier Transport et investir 700 millions d’euros supplémentaires dans le groupe.

«Les discussions avec l’Europe se passent bien et nous avons d’ores et déjà sécurisé le financement», avait remarqué le PDG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, lors de la présentation des résultats du groupe français le 12 mai.

La finalisation de la transaction est attendue au 1er semestre 2021, si les autorités de la concurrence ne lui mettent pas des bâtons dans les roues.

Selon son site internet, la Commission européenne a jusqu’au 16 juillet pour un premier examen de l’affaire.

Si elle craint un impact néfaste du projet pour la concurrence, elle peut lancer une enquête plus approfondie (qui dure en gros quatre mois) avant de se prononcer définitivement. Pour tenter de l’amadouer, les entreprises peuvent proposer des concessions destinées à laisser de la place à leurs rivaux, en cédant des activités par exemple.

Bruxelles avait mis son veto en février 2019 à un projet de reprise d’Alstom par le groupe allemand Siemens, craignant une position trop dominante en Europe dans la signalisation ferroviaire et les trains à grande vitesse

Avec un chiffre d’affaires cumulé de plus de 15 milliards d’euros et un carnet de commandes dépassant les 75 milliards, un mariage Alstom-Bombardier doit créer un groupe puissant, capable d’affronter le mastodonte chinois CRRC.

Les deux groupes disposent actuellement d’un quasi-monopole sur le matériel roulant en France, où ils collaborent régulièrement comme sur le métro et le RER de Paris.