Le gouvernement Legault élargit le mandat d’Investissement Québec
La Presse Canadienne|Mis à jour le 04 mars 2024Investissement Québec se donne plus de moyens afin de prendre davantage de risques et «de faire exploser les investissements privés dans chacune des régions du Québec», selon l’expression utilisée par François Legault.
Le premier ministre et son ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, ont procédé lundi à Montréal au lancement du « nouvel » Investissement Québec, qui regroupera désormais sous un même toit les expertises du ministère de l’Économie et de l’Innovation, du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ) et d’Export Québec.
L’organisme voit également son mandat élargi afin de lui permettre d’assumer davantage de risques dans ses investissements.
«Il faut qu’Investissement Québec prenne plus de risques, soit encore plus à l’écoute», a martelé M. Legault en point de presse après l’annonce.
«Malheureusement, il arrivait qu’Investissement Québec sur certaines transactions, était en compétition avec les banques. Ça, ce n’est pas normal. Ou même avec le Fonds de solidarité. Il faut qu’il soit en complément. Cette cohérence, cette complémentarité va aider à ce qu’il y ait plus de transactions qui se fassent.»
S’implanter en région
Du même coup, Québec lui donne les moyens de s’implanter avec l’ensemble de ses nouvelles expertises partout à travers la province en fusionnant les bureaux du ministère de l’Économie et de l’Innovation avec les siens, une démarche applaudie par la ministre déléguée au Développement économique régionale, Marie-Eve Proulx, qui participait également à l’annonce.
«J’ai entendu des commentaires, dans certaines régions, disant qu’il fallait aller à Montréal pour aller chercher des services, mais ça, je ne veux plus l’entendre. C’est inacceptable; il faut qu’il y ait des services d’accompagnement et du financement partout au Québec», a-t-elle dit.
François Legault a ainsi promis de «travailler très fort à mieux intégrer chacune des 17 régions, pour que ce soit plus simple pour les entrepreneurs, qu’il y ait un espèce de guichet unique et qu’ils n’aient pas besoin d’aller cogner à plusieurs portes, donc que ça soit facile et que ça soit en complémentarité avec les autres joueurs».
Le président-directeur général de l’organisme, Guy LeBlanc, a ainsi précisé que «la taille d’Investissement Québec doublera dans les mois à venir et l’ajout de nouveaux leviers, de nouvelles compétences, bonifiera notre offre au bénéfice des entreprises».
Ses priorités à court terme seront de «réussir l’intégration des nouveaux membres de l’équipe (…); instaurer un climat de confiance avec tous les partenaires de l’écosystème financier (…); faire bouger l’aiguille en matière de productivité, d’exportations et d’attraction d’investissements et de talent dans les secteurs prioritaires».
À long terme, François Legault a réitéré l’objectif qui est depuis plusieurs années une véritable obsession chez lui, soit d’éliminer l’écart entre le produit intérieur brut par habitant du Québec et celui de l’Ontario, qui se situe à 16 %.
«C’est totalement inacceptable qu’on ait cet écart-là» de 16 % avec l’Ontario, tout en expliquant qu’il faudrait 16 ans pour réaliser cet objectif si le Québec réussissait à le réduire de 1 % par année. «C’est une immense commande», a reconnu le premier ministre.
L’annonce a également permis de confirmer la nomination de Jean Saint-Gelais comme président du conseil d’administration d’Investissement Québec. M. Saint-Gelais était jusqu’à tout récemment président du conseil d’administration et chef de la direction de la firme d’assurances La Capitale. Il a déjà été secrétaire général et greffier du Conseil exécutif au gouvernement du Québec, ainsi que président-directeur général de l’Autorité des marchés financiers et président-directeur général de l’Agence du revenu du Québec.