Des obligations diversifiées contre la volatilité
La Presse Canadienne|Mis à jour le 24 janvier 2024Même si les marchés obligataires ont connu une séquence plus difficile avant que la Banque du Canada a annoncé une hausse des taux d’intérêt, la semaine dernière, des conseillers financiers rappellent qu’il est toujours important d’avoir des couvertures dans son portefeuille pour équilibrer les risques liés à la détention d’actions.
«Il y a une très bonne raison d’avoir une certaine exposition aux obligations dans un portefeuille bien équilibré et bien diversifié», souligne Steve Locke, chef des titres à revenu fixe chez Placements Mackenzie.
«La raison en est que le marché des obligations de haute qualité et les marchés des obligations d’État dans les pays développés agissent comme un tampon contre la volatilité.»
La volatilité du marché, qui augmentait déjà en prévision de la hausse des taux, s’est accrue après que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a créé de l’incertitude et fait grimper les prix du pétrole et des matières premières.
Mais si le conflit a rendu la trajectoire de hausse des taux un peu moins claire, les obligations à long terme restent difficiles à détenir, puisqu’à mesure que les taux d’intérêt augmentent, ou devraient augmenter, les obligations existantes à des taux plus bas sont moins attrayantes, ce qui fait baisser leur prix.
Pour maintenir l’exposition aux obligations tout en minimisant les pertes, Steve Locke conseille aux investisseurs de se tourner vers des options obligataires, qui répondent mieux aux pressions inflationnistes et à la hausse des taux d’intérêt.
«Les investisseurs devraient penser à la diversité dans leurs portefeuilles obligataires. Posséder un peu d’expositions aux taux flottants, détenir une certaine exposition protégée contre l’inflation sur le marché obligataire, et détenir des produits obligataires traditionnels de haute qualité», souligne-t-il.
Les obligations à taux variable réagissent aux variations des taux d’intérêt, tandis que les obligations liées à l’inflation, comme les obligations à rendement réel au Canada ou les titres du Trésor protégés contre l’inflation aux États-Unis, réagissent à la hausse des prix.
D’autres options plus stables
Les investisseurs pourraient également envisager des solutions de rechange stables aux obligations, telles que les produits de revenu de la dette comme les prêts à taux variable ou le crédit privé pour compenser la volatilité, suggère-t-il. Il existe de plus en plus d’options pour le crédit privé, y compris un nouveau fonds que Mackenzie a lancé en janvier pour offrir un meilleur accès au marché.
Les certificats de placement garanti sont également un véhicule prévisible pour stocker de l’argent, mais M. Locke souligne que les CPG sont davantage des produits d’épargne qui n’offrent pas beaucoup de couvertures contre les marchés boursiers.
«Le prix des CPG ne s’ajuste pas à la hausse, alors que le prix des obligations traditionnelles, ou des marchés obligataires de qualité supérieure, s’ajuste à la hausse lorsque les actions se corrigent.»
Les CPG pourraient devenir plus attrayants à mesure que les taux d’intérêt augmentent, mais les banques centrales pourraient prendre un certain temps pour augmenter les taux, et les banques canadiennes pourraient retarder l’appariement de ces taux plus élevés pendants des semaines, voire des mois, a indiqué Tina Tehranchian, planificatrice financière agréée chez Gestion de capital Assante.
Selon elle, en ce qui a trait aux obligations, les investisseurs devraient se concentrer davantage sur les obligations à court terme, car plus la durée est longue, plus la pénalité à la hausse des taux d’intérêt est grande. Des termes plus courts se traduisent par des rendements inférieurs, mais qui valent probablement la peine compte tenu des rendements négatifs plus élevés actuellement sur les options à long terme.
«Mieux vaut se contenter de taux de rendement plus modestes et de préservation du capital.»
Pour les Canadiens plus âgés, Mme Tehranchian suggère également d’envisager des rentes viagères, qui sont tombées en disgrâce en raison de la faiblesse des taux d’intérêt, mais qui offrent des avantages fiscaux par rapport à certains autres types d’investissement.
«Les rentes viagères peuvent être une source de revenus très intéressante pour les retraités.»
Pour ceux qui cherchent à générer des revenus, elle suggère des actions à dividendes bien établies et des options de fiducies de placement immobilier pour compenser l’inflation et la volatilité.
Dans l’ensemble, compte tenu de tout ce qui se passe sur les marchés et dans le monde, elle estime que c’est un bon moment pour examiner son exposition au risque et l’équilibre de ses actifs.
«C’est définitivement le bon moment pour réévaluer les portefeuilles, non seulement en ce qui a trait à l’exposition aux obligations, qui en est une composante, mais aussi au type d’actions que l’on détient.»