«La finance est un des trois axes que nous avons identifiés avec la santé et l’énergie/environnement», affirme Gael Humbert, chef du développement affaires et stratégie de PINQ². (Photo: courtoisie)
La Plateforme d’innovation numérique et quantique du Québec (PINQ²) a conclu lundi un partenariat pour amener l’industrie financière à innover grâce à l’informatique quantique.
L’organisme à but non lucratif, fondé en 2021 par le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec et l’Université de Sherbrooke, s’est entendu avec Enterprise Quantum, une entreprise ontarienne spécialisée dans la consultation stratégique quantique pour l’industrie financière.
«La finance est un des trois axes que nous avons identifiés avec la santé et l’énergie/environnement», explique en entrevue Gael Humbert, chef du développement affaires et stratégie de PINQ².
Selon lui, cette industrie devrait être parmi les premières à adopter l’informatique quantique et s’en servir avec la plus grande amplitude. Cette technologie offre des occasions pour générer de la richesse et améliorer la sécurité, deux piliers du monde de la finance.
Avec sa puissance de calcul accru, les ordinateurs quantiques pourront résoudre davantage de problèmes plus rapidement, afin de permettre aux institutions financières de traiter plus de données. L’analyse des risques serait ainsi améliorée tandis que la gestion des portefeuilles sera optimisée. Des simulations de marché plus poussées permettront également de tester divers scénarios, notamment pour des tests de résistance et de prédictions. Tout cela afin d’améliorer la prise de décision.
Au niveau de la cybersécurité, les ordinateurs quantiques seront en mesure de déchiffrer les protocoles de cryptage courants. Il est donc essentiel pour les banques d’avoir recours à des algorithmes de cryptographie résistants afin de garantir la sécurité des transactions et de protéger les informations des clients. La technologie quantique promet une sécurité accrue contre les cybermenaces.
L’aide d’Enterprise Quantum
Afin d’amener les entreprises de la finance à tremper les pieds dans le quantique, PINQ² a jugé nécessaire de faire appel à la firme ontarienne Enterprise Quantum qui se spécialise dans l’accompagnement vers cette nouvelle technologie.
«Elle vient combler un trou, mentionne Gael Humbert. Il nous manquait une zone de consultation. Elle a modalisé tout un cursus en termes d’éducation, afin d’expliquer l’impact de la quantique et pour aider lors de la rédaction du plan stratégique puis du plan d’action.»
Enterprise Quantum aura pour mission d’informer les institutions financières des possibilités qu’offre l’informatique quantique. Son travail se fait en trois étapes, soit l’éducation, l’élaboration d’une stratégie et de preuves de concepts et finalement l’expérimentation avec des outils quantiques comme avec le IBM Quantum System One, le seul ordinateur du genre au Canada, situé à Bromont et qui est administré par PINQ².
«L’informatique quantique représente une rare occasion pour une entreprise canadienne œuvrant dans le domaine des services financiers d’être véritablement avant-gardiste et de générer une valeur transformatrice pour les banques qui s’y préparent avec audace, soutient Ryan Sim, consultant exécutif chez Enterprise Quantum, par communiqué. Alors qu’Enterprise Quantum se concentre sur la stratégie et la planification de la révolution quantique à venir, PINQ² est idéalement positionnée pour aider les entreprises à atteindre ces objectifs grâce à du matériel, des algorithmes et des talents quantiques situés au Québec. Ensemble, nous pouvons guider les entreprises tout au long de leur parcours quantique.»
PINQ² espère accompagner trois grandes institutions financières dans les prochaines années afin de tester des preuves de concepts tout en créant des liens entre ces géants et des start-ups en fintech. Selon Gael Humbert, les premiers cas d’usage seront mis sur pieds d’ici cinq ans pour ainsi pour voir des solutions quantiques se répandre dans une dizaine d’années. Toutefois, pour atteindre ces objectifs, la machine doit se mettre en branle maintenant.
«Il faut commencer à monter les équipes, note-t-il. Le changement cela prend du temps.»