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À surveiller : BRP, Sleep Country et Nvidia

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 24 janvier 2024

À surveiller : BRP, Sleep Country et Nvidia

Que faire avec les titres de BRP, Sleep Country, et Nvidia ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

BRP (DOO, 100,40$): les attentes modestes améliorent le rapport risque-rendement du titre pour les plus patients

À quelques jours du dévoilement des résultats du troisième trimestre, le 30 novembre, Martin Landry de Stifel refait le point sur le fabricant de véhicules récréatifs afin de jauger le potentiel d’un rebond en Bourse.

Les investisseurs sont nerveux à en juger par le recul de 3,4% du titre, le 21 novembre.

«Étant donné que l’évaluation de BRP est déprimée depuis deux ans, nous avons réalisé un petit sondage auprès d’investisseurs institutionnels afin d’évaluer quand la faveur des investisseurs pourrait revenir», explique l’analyste.

Il en ressort que pour environ 70% des investisseurs sondés, l’évaluation du titre n’est pas une considération puisque à leurs yeux la rentabilité de BRP a déjà culminé dans le cycle actuel de la consommation discrétionnaire.

Quelque 44% doutent que le potentiel de croissance des nouveaux produits (les motocyclettes électriques, les véhicules urbains et les embarcations) soit suffisant pour compenser pour le déclin des produits traditionnels (les véhicules tout-terrain, côte-à-côte, les motomarines et les motoneiges). «Nous ne sommes pas d’accord avec ce point de vue puisque les dépenses en capital élevées actuelles devraient mener à un nouveau cycle de lancement de nouveaux produits», dit-il.

Une cohorte de 33% de ces répondants estiment aussi que le consensus des prévisions pour BRP ne reflète pas adéquatement le ralentissement économique actuel.

Pourtant, fait valoir l’analyste si BRP maintient ses parts de marché, lance de nouveaux produits et rachète ses actions, ses bénéfices par action pourraient croître en 2024 même si l’ensemble de l’industrie des véhicules récréatifs déclinait comme prévu.

Quelque 30% des répondants sondés attendent un cours plus attrayant pour cueillir le titre ce qui suggère que l’évaluation influence leur décision.

Martin Landry en conclut que le titre de BRP risque donc peu de baisser davantage et que son risque-rendement est intéressant pour les investisseurs à plus long terme à qui il suggère d’ailleurs de commencer à accumuler des actions.

L’analyste de Stifel rappelle que l’évaluation de BRP s’est comprimée substantiellement depuis le zénith de juillet 2020. Le titre se négocie à un multiple de 8 fois les bénéfices projetés en 2025, soit 38% de moins que la moyenne depuis son entrée en Bourse.

En ce qui a trait au troisième trimestre, Martin Landry table sur un déclin de 4% des revenus puisqu’un an plus tôt le réapprovisionnement des stocks de véhicules avait fait grimper les revenus de 43%.

De plus, les moindres coûts de la chaîne d’approvisionnement et les ventes plus élevées de véhicules haut de gamme devraient avoir relevé la marge brute de 0,8%. Le bénéfice prévu de 2,99$ par action est 18% inférieur au même trimestre de l’an dernier, mais reste 128% plus élevé qu’il y a deux ans. Le consensus s’établit à 3,11$ par action.

Le 30 novembre, BRP devrait également dévoiler un premier aperçu pour 2024 qui influencera la performance du titre au cours des prochains mois. Le niveau des stocks, la capacité d’adapter la cadence de production au recul de la demande, les perspectives pour les véhicules à trois roues et l’intensité des promotions seront dans la mire des investisseurs.

Au final, l’analyste réitère sa recommandation d’achat. Son cours cible de 150$ est 9% supérieur à celui de la moyenne de ses collègues.

Dominique Beauchamp

 

Sleep Country/Dormez-vous (ZZZ, 24,10$) : les dirigeants du roi du matelas rassurent

Sleep Country/Dormez-vous (ZZZ, 24,10$) : les dirigeants du roi du matelas rassurent

Stephen MacLeod de BMO Marchés des capitaux est ressorti de rencontres avec les deux hauts dirigeants du détaillant un peu plus confiant qu’avant qu’il reste bien positionné pour résister au ralentissement des dépenses de consommation et pour gagner des parts de marché.

Au cours actuel, le roi du matelas offre un rapport risque-rendement attrayant, croit aussi l’analyste. Le titre s’échange en effet à un multiple de 5,4 fois le bénéfice d’exploitation de 211 millions de dollars prévu en 2024, soit le même niveau de rentabilité qu’en 2021.

Les flux de trésorerie excédentaires procurent un rendement de 16%, signale aussi l’analyste.

«Bien que la conjoncture restera difficile en 2023 et en 2024, nous avons confiance que l’écosystème du sommeil de Sleep Country présente encore un bon potentiel de croissance sur plusieurs années», dit-il.

Malgré le recul de 5,5% des ventes par magasin comparable au troisième trimestre, les ventes de matelas haut de gamme et d’accessoires restent solides. La demande faiblit surtout pour les produits d’entrée de gamme, notamment en ligne.

«Le détaillant continue de promouvoir la performance de ses matelas et à faire connaître ses marques afin de profiter de leur notoriété une fois que la demande se rétablira», rapporte Stephen MacLeod.

Même si sa part du marché du matelas atteint déjà 40%, le détaillant peut capter d’autres gains puisque les fournisseurs indépendants se partagent encore le tiers du marché. Le potentiel est plus élevé pour les accessoires où Sleep Country croit pouvoir doubler sa part de marché à 20% sur plusieurs années. Les marges brutes des accessoires, qui représentent actuellement le quart de ses revenus, sont 10% plus élevées que celles des matelas.

Le détaillant peut élargir son éventail d’accessoires Hush et Silk & Snow en magasin par exemple.

Avec ses multiples marques (les matelas en boîte vendus en ligne Bloom, Endy et Casper entre autres) et ses partenaires (dont Walmart) le marchand peut segmenter son offre et ses prix à l’infini. Cette stratégie appuie le potentiel des marges, croit l’analyste.

Stephen MacLeod maintient ses prévisions de bénéfices de 2,08$ par action en 2023 et de 2,44$ en 2024. Il renouvelle sa recommandation d’achat et son cours cible de 28$.

Dominique Beauchamp

 

Nvidia (NVDA, 499,44$US): des résultats trimestriels à vous décrocher la mâchoire

Nvidia (NVDA, 499,44$US): des résultats trimestriels à vous décrocher la mâchoire

Mardi après la fermeture des marchés boursiers, Nvidia a fait état de résultats financiers au troisième trimestre qui ont encore une fois réussi à décrocher la mâchoire de l’analyste Daniel Ives, de Wedbush.

La société a dévoilé un bénéfice par action ajusté de 4,02$US et des revenus de 18,12 milliards de dollars (G$US) pour la période, alors que le consensus des analystes misait respectivement sur des chiffres de 3,36$US et de 16,1G$US, selon Bloomberg.

Les revenus ont progressé de 34% par rapport à ceux du second trimestre et de 206% par rapport à ceux du troisième trimestre de l’exercice 2022.

Pour le quatrième trimestre, la direction de Nvidia anticipe des revenus d’environ 20G$US avec une marge d’erreur de plus ou moins 2%. Le consensus des analystes était à 17,8G$US.

«Nvidia a rapporté un autre trimestre largement au-dessus des prévisions avec des revenus qui ont dépassé les attentes par plus de 2G$US», dit Dan Ives. Ce dernier ajoute que les prévisions de la direction pour le trimestre en cours sont aussi «robustes» et serviront à soutenir les attentes très élevées des marchés boursiers.

Il souligne le fait que les leaders de l’intelligence artificielle sont en mesure de monétiser leurs investissements dans le secteur et que des sociétés comme Microsoft, Datadog et Palantir s’attendent toutes à une explosion de la demande dans les trimestres à venir tant pour les entreprises que pour les consommateurs.

«En ce moment, nous voyons l’intelligence artificielle comme la plus importante technologie transformationnelle depuis l’avènement d’Internet en 1995. Nous croyons que les marchés boursiers sous-estiment les dépenses de plus de 1000G$US qui seront effectuées dans l’industrie au cours des dix prochaines années. Cela constituera l’équivalent d’une ruée vers l’or pour les fabricants de puces informatiques et de logiciels», raconte-t-il.

À son avis, Nvidia et Microsoft sont les leaders dans le secteur.

«L’intelligence artificielle va mener le prochain marché haussier et nous croyons que le mouvement est déjà en route, alors que les ours (surnom donné aux investisseurs pessimistes) sont toujours dans leurs grottes en train d’hiberner», illustre-t-il.

Daniel Ives estime également que la révolution de l’intelligence artificielle démarrera avec celle des services infonuagiques, soulignant les investissements massifs réalisés par Amazon (Amazon Web Services) et Alphabet (Google Cloud Platform). «Les deux entreprises ont acquis beaucoup de puces assez puissantes pour supporter l’utilisation de l’intelligence artificielle et bâtir une offre de services destinée à leur clientèle», raconte-t-il. Les deux entreprises sont ses favorites dans le secteur de l’hébergement, suivies par Meta Platforms, entre autres société mère de Facebook, Instagram et WhatsApp.

L’analyste de Wedbush conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Nvidia et son cours cible sur un an de 600$US.

Denis Lalonde