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À surveiller: CGI, Canopy Growth et Rogers Communications

Denis Lalonde|Mis à jour le 24 janvier 2024

À surveiller: CGI, Canopy Growth et Rogers Communications

Que faire avec les titres de CGI, Canopy Growth et Rogers Communications? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

CGI (GIB.A, 108,95 $): des nominations à la haute direction

L’entreprise de services informatiques CGI a annoncé deux nominations à sa haute direction il y a quelques jours. François Boulanger, actuel vice-président exécutif et chef de la direction financière, assumera le poste de président et chef des opérations (COO) dès le premier octobre, date qui marque le début de l’exercice 2023 de la société.

François Boulanger possède plus de 35 ans d’expérience dans l’industrie des services professionnels et en TI. Il s’est joint à CGI il y a 24 ans et a occupé de nombreux postes de leadership avant d’être nommé chef de la direction financière en 2014.

Ce dernier sera remplacé par Steve Perron, qui occupe présentement le poste de vice-président principal et contrôleur corporatif.

L’analyste Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux, souligne que dans son nouveau poste, François Boulanger supervisera les opérations de CGI au Canada, l’unité Secteur privé et gouvernements locaux aux États-Unis, les centres d’excellence mondiaux de prestation de services de l’Asie-Pacifique et les solutions de propriété intellectuelle (PI) mondiales.

«Jean-Michel Baticle, président et chef des opérations, restera en poste et supervisera les activités de CGI dans l’ouest et le sud de l’Europe, dans le nord-ouest et centre-est de l’Europe, en Finlande, en Pologne et dans les pays baltes ainsi qu’en Espagne, en Italie et en Amérique latine», dit-il.

La direction de CGI ajoute que toutes les opérations établies en Scandinavie et au Centre de l’Europe, au Royaume-Uni et en Australie et au sein du gouvernement fédéral américain continueront à relever du président et chef de la direction George Schindler.

«Selon CGI, cette nouvelle structure renforcera sa capacité à accélérer sa stratégie de croissance interne et par acquisition en Amérique du Nord et à mettre à profit son expertise de pointe en matière d’exécution dans des régions à l’échelle mondiale», explique-t-il.

Paul Treiber dit avoir un sentiment «neutre» envers ces nominations, lui qui réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre et son cours cible sur un an de 120 dollars.

 

Canopy Growth (WEED, 6,15$): le pétard est encore mouillé

Canopy Growth (WEED, 6,15$): le pétard est encore mouillé

«Nous pensons que Canopy Growth fera face à d’autres difficultés, alors que les dépenses élevées combinées à des investissements optionnels ont tendu son bilan financier, tandis que ses résultats opérationnels ont reculé considérablement et devront s’améliorer plus que prévu pour atteindre le seuil de rentabilité», écrit d’emblée John Zamparo, analyste chez Marchés des capitaux CIBC.

Ce dernier estime que certains actifs de Canopy ont de la valeur, mais que l’entreprise a bâti une stratégie qui mise sur une légalisation aux États-Unis, où les perspectives se sont assombries.

«Le titre se négocie à un ratio de 4,7 fois ses revenus prévus pour l’exercice 2023, ce qui est plus dispendieux que pour d’autres entreprises du secteur», dit-il. À son avis, une telle valorisation est particulièrement questionnable étant donné la dégradation de ses données financières.

John Zamparo souligne que l’objectif de l’entreprise de dégager un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) positif d’ici la fin de l’exercice 2024 allait être très difficile à atteindre.

Selon lui, l’entreprise se dirige vers un BAIIA négatif de 425 millions de dollars (M$) pour l’exercice 2024, alors qu’elle planifie des initiatives de réduction de coûts totalisant 150 M$, ce qui constitue seulement 35% des efforts nécessaires pour atteindre le point d’équilibre.

«Même si la société devait atteindre des marges bénéficiaires très élevées de 50%, il faudrait un taux de croissance annuel composé des revenus de 50% et aucune nouvelle dépense générale et administrative pour atteindre la cible. Cela semble hautement improbable», calcule-t-il.

L’analyste juge que la vente de segments actuellement non rentables, comme les activités de vente au détail, pourrait aider Canopy, mais que la société se priverait d’un marché qui progresse de 25% par année.

Il souligne que le bilan financier autrefois enviable de l’entreprise avec des réserves de 4,1 milliards de dollars en banque, s’est transformé en une dette de 135 M$ aujourd’hui. Cela soulève à son avis beaucoup de questions.

John Zamparo réitère sa recommandation de «sous-performance» sur le titre de Canopy Growth et abaisse son cours cible sur un an, qui passe de 6,50 $ à 5 $, selon un ratio valeur d’entreprise/revenus de 3 fois.

 

Rogers (RCI.B, 64,95 $): entente avec le Bureau de la concurrence du Canada

Rogers (RCI.B, 64,95 $): entente avec le Bureau de la concurrence du Canada

Rogers et Shaw ont accepté une injonction provisoire qui leur interdit de conclure leur projet de fusion jusqu’à ce que le Tribunal de la concurrence ait entendu et tranché la demande de contestation déposée par le commissaire de la concurrence, Matthew Boswell.

Les audiences doivent se tenir les 29 et 30 juin.

Dans le cadre d’un consentement qui sera enregistré auprès du Tribunal, Rogers a également accepté de n’appliquer aucune des modalités prévues dans sa convention avec Shaw, ou dans toute autre entente conclue relativement au projet de fusion, qui auraient pour effet de limiter la capacité de Shaw d’exploiter, de maintenir, d’améliorer ou de développer ses activités sans fil.

Rogers et Shaw ont également accepté la demande du commissaire de la concurrence en vue de la tenue d’une audience accélérée devant le Tribunal. Le commissaire a réclamé une procédure accélérée étant donné le préjudice continu qui, selon lui, se produit déjà sur le marché. Le calendrier accéléré sera établi par le Tribunal avec la contribution du commissaire et des parties.

«Sans cette entente, nous aurions eu droit à des audiences qui n’auraient servi à rien pour débattre de la demande d’injonction provisoire avant les délibérations devant le Tribunal de la concurrence. Elles n’auraient servi à rien parce que de toute manière, la fusion entre Rogers et Shaw ne pourra pas aller de l’avant sans le consentement du Bureau de la concurrence et d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada», écrit l’analyste Adam Shine, de la Financière Banque Nationale.

Les deux entreprises ont rappelé leur engagement à vendre les activités de téléphonie mobile de Shaw Communication pour tenter de faire accepter la transaction par les autorités canadiennes de la concurrence.

«Le Bureau de la concurrence continue de laisser entendre que tout est une question de téléphone mobile, sans faire état du volet câblodistribution de la transaction, qui ne semble pas avoir d’opposition des autorités réglementaires», note l’analyste.

Adam Shine conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Rogers et son cours cible sur un an de 83 $.