À surveiller: Hexo, Air Canada et TFI International
Dominique Beauchamp|Mis à jour le 23 janvier 2024Que faire avec les titres de Hexo, Air Canada et TFI International? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Hexo (HEXO, 3,03$): de fortes pertes au quatrième trimestre
Hexo a dévoilé ses résultats annuels après minuit, lundi, au grand dam de certains analystes.
Les revenus de 15,4 millions de dollars (M$) du producteur de cannabis sont conformes aux attentes, mais la perte d’exploitation de 29,6 M$ est plus du double des prévisions, si on inclut la dévaluation inattendue des stocks, estime John Chu, de Desjardins Marchés des capitaux.
Les dépenses générales et administratives ont en effet été 10 M$ plus élevées que prévu à cause des importants coûts du démarrage des activités et de marketing. La production a explosé de 72% à 16824 kg de cannabis séché au quatrième trimestre par rapport au précédent.
Hexo a aussi dépensé 2,8 M$ en recherche et développement pour concevoir de futurs produits comestibles à base de cannabis, incluant la nouvelle boisson infusée de cannabidiol Flow Glow.
«Les dirigeants ont promis des suppressions de coûts et nous sommes curieux de voir comment la société compte y parvenir», écrit M. Chu dans une note préliminaire.
L’acquisition de Newtrike Brands en Alberta a donné un coup de pouce aux revenus, avec une contribution de 4,8 M$, estime l’analyste.
Sans ces ventes albertaines, il semble que les ventes au Québec et en Ontario aient baissé par rapport au troisième trimestre, «ce qui inquiète un peu», ajoute M. Chu.
Les volumes ont bondi de 45% du troisième au quatrième trimestre, mais les prix ont reculé de 10%.
Le lancement récent de la marque abordable Original Stash, en paquet de 28 grammes au prix de 4,49$ le gramme, qui vise à mieux rivaliser avec le marché noir, fera davantage pression sur les prix réalisés et les marges, croit-il.
Au premier trimestre de 2020, Hexo prévoit des revenus de 14 M$ à 18 M$ par rapport au consensus de 19,5 M$. La société promet toujours un bénéfice d’exploitation en 2020, en fonction de certaines hypothèses que M. Chu a hâte d’entendre.
En attendant la téléconférence, l’analyste de Desjardins affiche toujours un cours-cible de 12,50$ et une recommandation d’achat.
Air Canada (AC, 45,72$): le transporteur surpasse là où ça compte
Air Canada (AC, 45,72$): le transporteur surpasse là où ça compte
Malgré les perturbations causées par la suspension du Max 737, Air Canada a fait croître son bénéfice d’exploitation de 9% au troisième trimestre, mieux que la hausse prévue de 5%, se réjouit Doug Taylor, de Canaccord Genuity.
La hausse du bénéfice d’exploitation se compare à celle de 3% des revenus qui ont été légèrement inférieurs aux prévisions parce que ses 24 Max 747 restent cloués au sol.
Air Canada n’a pas perdu la capacité de refiler la hausse de certains coûts aux voyageurs tout en contrôlant ses propres dépenses, écrit M. Taylor dans une note préliminaire.
Par contre, le bénéfice net ajusté de 2,27$ est inférieur au consensus de 2,34$, essentiellement à cause d’une hausse des impôts et des dépenses d’amortissement, précise l’analyste.
M. Taylor signale qu’Air Canada a dégagé un rendement du capital de 15,5%, au cours des douze derniers mois, un niveau annuel égal à celui du trimestre précédent.
Pour 2019, le transporteur réitère ses orientations. Il prévoit une marge d’exploitation de 19% conforme au consensus de 18,9%.
En revanche, les flux de trésorerie libres de 1,3 à 1,5 milliard de dollars se comparent au consensus de 1,58G$ des analystes.
Ces estimations varient d’un analyste à l’autre parce qu’elles dépendent des hypothèses formulées à l’égard des coûts du programme Aeroplan, indique M. Taylor.
Air Canada est aussi en avance sur ses objectifs d’endettement. La société a terminé le troisième trimestre avec un ratio dette-bénéfice d’exploitation de 0,8 fois, bien en deça de son objectif initial de 1,2 fois promis pour la fin de 2019.
Avant la téléconférence, M. Taylor réitère sa recommandation d’achat et son cours-cible de 55$.
TFI International (TFII, 43,06$): le camionneur se défend bien dans une conjoncture difficile
TFI International (TFII, 43,06$): le camionneur se défend bien dans une conjoncture difficile
Grâce aux acquisitions et à sa structure d’actif légère, le transporteur a réussi à protéger ses revenus et son bénéfice d’exploitation du déclin des volumes et de l’excédent de capacité dans l’industrie.
Les revenus de 1,3 milliard de dollars ont raté les prévisions par 2%, mais le bénéfice d’exploitation a crû de 18% à 222 millions de dollars (M$), soit 1,5% plus que prévu, précise Mona Nazir, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne.
Les acquisitions dans les segments de la livraison du dernier kilomètre et la logistique ont compensé pour le recul de 12% du volume de marchandises transportées de la division de lots brisés.
«TFI s’est concentrée sur les facteurs qu’il contrôle soit la gestion des coûts, le déploiement efficace du capital et l’amélioration des flux de trésorerie libres», écrit l’analyste.
La société a amélioré le ratio d’efficacité de deux de ses divisions. Le camionneur a aussi racheté 225 M$ de ses actions depuis le début de 2019 et a accru son dividende de 8% à 0,26$ par action.
À ce jour en 2019, TFI a bouclé huit achats ce qui devrait lui permettre d’atteindre les flux libres de 400 M$ visés en 2019.
En 2020, le transporteur mise sur de petits achats d’une valeur totale de 200 M$, dans une industrie encore très fragmentée.
De plus grosses transactions ne sont pas exclues. Son bilan lui permet d’ailleurs de sauter sur les occasions. La dette équivaut à 2,3 fois son bénéfice d’exploitation, un ratio qui peut atteindre 3,2 fois pour un plus gros achat.
Au cours actuel, le titre lui semble bon marché compte tenu du rendement de 12% que lui procurent ses flux de trésorerie libres. Il s’échange à un multiple de 6,4 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2019 par rapport au multiple de 7 fois pour ses semblables.
En bout de ligne Mme Nazir augmente son cours-cible de 54 à 55$ pour tenir compte du moins grand nombre d’actions en circulation.
Si la conjoncture prenait du mieux ou si la surcapacité diminuait, Mme Nazir serait prête à hausser ses prévisions.