À surveiller: les titres qui ont attiré votre attention
lesaffaires.com|Mis à jour le 23 janvier 2024Que faire avec les titres de CAE, Banque Royale et Cascades? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
CAE (CAE, 33,85$): moins de potentiel après un bond de 46%
Benoit Poirier, de Desjardins Marché de capitaux, est satisfait des solides résultats du quatrième trimestre et des perspectives pour 2020, mais un bond de 46% du titre depuis le début de l’année limite le potentiel d’appréciation.
L’analyste ne recommande plus l’achat du titre. Il propose plutôt de le conserver et attend un meilleur point d’entrée.
Et ce même s’il hausse le multiple d’évaluation qu’il accorde au titre de 21 à 23 fois les bénéfices et se projette en 2021 pour faire passer son cours cible de 31 à 37$.
Les difficultés rencontrées par le Boeing 737 MAX ont remis l’accent sur la formation des pilotes, si bien que l’action de CAE est passée d’une évaluation de 1,2 fois inférieure à ses semblables à une plus-value de 1,2 fois en fonction du bénéfice d’exploitation, signale l’analyste.
Au quatrième trimestre, les revenus de 1,02 milliard de dollars ont dépassé les attentes. Le bénéfice de 0,45$ a surpassé le consensus de 0,45$ grâce à une marge d’exploitation de 17,4% supérieure aux prévisions de 16,1%.
CAE a vendu 78 simulateurs de vol en 2019, un record.
Encore une fois, CAE a dévoilé un carnet de commandes record de 9,5 milliards de dollars qui lui assure presque trois ans de revenus.
Le ratio qui compare les revenus facturés aux nouvelles commandes a atteint 1,9 pour le segment commercial et de 1,3 fois pour le segment de la défense, un niveau favorable pour la future croissance des revenus dans les deux cas.
CAE a aussi fourni un aperçu «décent» pour 2020. Le segment commercial devrait accroître son bénéfice d’exploitation de plus de 25%, par rapport à des attentes de croissance de 30%.
Le segment de la défense devrait augmenter ce bénéfice de 7 à 9% alors que le consensus prévoit 12%.
La forte demande pour la formation de pilotes incite la société de Montréal à augmenter ses dépenses en capital de 10 à 15% en 2020. Elle ajoutera notamment 15 nouveaux simulateurs de vol à son réseau de formation en Amérique, soit une hausse de 35% de sa capacité, au cours des trois prochaines années.
«Bien que nous appuyons ces investissements à long terme, ces dépenses pèseront sur le rendement du capital investi, les flux de trésorerie libres et le rythme de remboursement de la dette, à court terme», explique M. Poirier.
Ces rendements financiers devraient revenir à la normale en 2021 une fois que CAE aura pleinement intégré la division de formation pour l’avion d’affaires de Bombardier (BAT), acquise pour 645M$US en novembre.
M. Poirier ajuste légèrement à la baisse ses prévisions de bénéfice pour 2020 et prévoit désormais un bénéfice de 1,40$ en 2020 (au lieu de 1,43$) et de 1,56$ en 2021.
Banque Royale (RY, 103,89 $): somme toute, des résultats pas si mauvais
À la suite de la divulgation de ses résultats du deuxième trimestre, les investisseurs n’ont pas été tendres envers le titre de la Banque Royale, celui-ci chutant de plus de 3 % avant de récupérer une partie de ces pertes avant la clôture de la séance.
Pourtant, ces résultats ne sont pas si mauvais, selon Gabriel Dechaine, analyste à la Financière Banque Nationale. Il maintient d’ailleurs sa recommandation de «surperformance» et il hausse légèrement son cours cible de 110$ à 112$.
La banque a réalisé des bénéfices par action de 2,23$ à son deuxième trimestre, juste au-dessus du consensus des analystes qui était de 2,21 $. L’analyste note que les revenus nets de négociations et de conseils ont eu un apport aux bénéfices par action de 0,11$ de plus que prévu. Un taux d’imposition plus bas a aussi eu un impact positif de 0,06 $ par action.
Ce fut un excellent trimestre pour les opérations sur les marchés des capitaux dont les bénéfices ont été 17 % supérieurs à ceux du même trimestre de l’année précédente.
Les prêts personnels et commerciaux se sont avérés le secteur mou du trimestre, indique l’analyste de la Financière. La croissance de 2 % est la plus faible réalisée depuis le quatrième trimestre 2016. Une hausse des provisions pour pertes de 426 millions, alors que les analystes avaient prévu 387 millions, n’a certainement pas aidé. Quelques comptes commerciaux en difficulté dans les secteurs des infrastructures et des technologies de l’information ont forcé la banque à hausser ses provisions de 70 millions.
Cascades (CAS, 9,29 $): la baisse du prix du carton inquiète
Selon la publication PPI Pulp & Paper Week, le prix du carton a chuté de 10 $US la tonne en mai, ce qui s’ajoute à une baisse similaire en mars. Depuis le début de l’année, le prix est donc en baisse de 20 $US la tonne, et cela en dépit des efforts des producteurs pour gérer l’offre, explique Zachary Evershed, analyste à la Financière Banque Nationale.
Le recul du prix du carton n’est pas surprenant étant donné que la demande de boîtes est à la baisse de 0,7 % depuis le début de l’année, note l’analyste. Les producteurs ont pourtant diminué leur taux d’opérations jusqu’à un niveau de 90 %, alors que celui-ci se situait à 95,8 % durant les quatre premiers mois de l’année dernière.
La pression à la baisse sur les prix pourrait se poursuivre encore quelque temps, craint l’analyste. Toujours selon PPI Pulp & Paper week, les prix des boîtes montrent actuellement des baisses de 5 % à 10 % dans certains marchés alors que la demande n’est pas aussi forte en mai qu’elle ne l’est à l’habitude, malgré l’activité entourant la préparation des produits pour la rentrée scolaire de septembre.
La baisse du prix du carton de 20 $US devrait normalement causer une diminution du prix des boîtes de 3 %, et non pas de 5 % à 10 % comme c’est le cas, estime l’analyste de la Financière. « Comme quoi le rapport entre l’offre et la demande ne trouve pas présentement son point d’équilibre », dit-il.
Les marchés d’exportations pour le carton montrent aussi de grands signes de faiblesse et les prix sont en forte baisse pour les expéditions vers le Mexique, l’Amérique du Sud et la Chine, entre autres.
Zachary Evershed estime que l’impact annuel sur les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de Cascades est de 51 millions pour une baisse de prix de 25 $US.
Sa recommandation est « performance égale au secteur », et son cours cible est de 10 $.