Que faire avec les titres de Transat, CN et CVS Health? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Transat AT (TRZ, 11,84$): surenchère du promoteur immobilier Mach
Le voyagiste a reçu une offre ferme, mais conditionnelle du promoteur immobilier Groupe Mach, de 14$ par action.
Sans vraiment se prononcer sur la supériorité ou non de la nouvelle offre, Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, indique que la décision revient à Transat de résilier son entente exclusive de négociations avec Air Canada (AC, 39,41$), comme le voyagiste a le droit de le faire.
«L’offre de Mach pourrait intéresser la Caisse de dépôt et le Fonds de la FTQ parce qu’elle leur offre l’occasion de participer au potentiel de création de valeur à long terme de sa stratégie hôtelière. En revanche, nous croyons qu’Air Canada pourrait offrir davantage (que 13$) pour Transat étant donné les synergies importantes à tirer de l’exploitation», écrit l’analyste.
M. Poirier note que l’offre du Groupe Mach est conditionnelle à ce que Transat cesse de négocier avec Air Canada, à la signature d’une entente de confidentialité avec Mach pour qu’il procède à sa propre vérification diligente et complète une offre formelle, à un financement de 120 millions de dollars d’Investissement Québec, à l’appui du Fonds de solidarité de la FTQ (11,5% ses actions) et de la Caisse de dépôt (5,8%) et aux approbations réglementaires.
Le Groupe Mach aspire à créer un voyagiste mondial entièrement intégré sous la marque Transat en partenariat avec le promoteur immobilier et l’hôtelier espagnol TM Grupo Inmobiliaro, qui pourrait détenir jusqu’à 25% de Transat.
Groupe Mach et TM veulent plus que doubler à 12000 le nombre de chambres que Transat posséderait ou gérerait d’ici 2022, incluant les trois hôtels que TM possède déjà au Mexique.
Les deux partenaires ont aussi l’intention d’offrir les forfaits de Transat aux voyageurs d’Europe, explique M. Poirier.
En attendant la décision de Transat, l’analyste maintient son cours cible de 13$ et propose de conserver le titre.
Canadien National (CNR, 121,14$): la rencontre d’investisseurs rassure
Canadien National (CNR, 121,14$): la rencontre d’investisseurs rassure
Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, est revenu plus rassuré qu’avant de la rencontre des investisseurs à l’égard du potentiel de croissance de Canadien National.
Le chemin de fer a présenté sa nouvelle stratégie intermodale à long terme et ses objectifs de trois ans.
CN prévoit faire croître son bénéfice à un rythme de 11 à 13% par année d’ici 2022. Ses flux de trésorerie libres croîtront davantage, ce qui financera des dividendes croissants et le rachat annuel d’actions.
Rappelons que le CN a accru son dividende de 18% le 29 janvier 2019.
En particulier, l’analyste estime que le chemin de fer a su démontrer comment sa nouvelle stratégie d’acquisitions non ferroviaires et ses investissements en technologie serviront sa croissance à long terme.
Le CN veut renforcer sa valeur en tant que fournisseur de solutions bout en bout de la chaîne d’approvisionnement, du premier au dernier mille.
L’achat de deux camionneurs, H&R Transport et TransX, ainsi qu’un projet-pilote de camions électriques, ont notamment fait sourciller les investisseurs ces derniers mois, évoque M. Spracklin.
«Nous croyons que les nouvelles initiatives ciblées apporteront des gains d’efficacité et de sécurité ainsi que de la croissance», écrit l’analyste.
Le transporteur a aussi identifié des revenus additionnels de 1,3 à 2,4 milliard de dollars – au-delà ce que la seule croissance économique procurerait – ce qui hisse la société dans le peloton de tête de son industrie, ajoute-t-il.
Ce potentiel pourrait ajouter 1,1 à 2,1% au taux de croissance de 5,5% des revenus prévu entre 2020 et 2022.
À plus court terme toutefois, M. Spracklin réduit de 0,05$ par action ses prévisions de bénéfices pour 2019 et 2020 afin de l’ajuster à la progression plus lente que prévu du volume de marchandises transportées. La croissance ralentira de 6,7 à 5% en 2019.
L’augmentation de 12% des bénéfices prévue en 2019 est conforme aux objectifs qu’avait déjà fournis la société. Celle pour 2020 reste à 11%.
En conséquence, l’analyste diminue son cours cible de 128 à 127$.
Bien qu’il juge le titre du CN déjà pleinement évalué en Bourse, M. Spracklin estime qu’il peut soutenir une évaluation à supérieure à celle de ses rivaux, en raison de ses solides perspectives de croissance.
CVS Health (CVS, 54,62$ US): le nouveau géant de santé doit faire ses preuves
CVS Health (CVS, 54,62$ US): le nouveau géant de santé doit faire ses preuves
Le géant de la santé CVS Health a présenté des objectifs ambitieux de croissance et de transformation à moyen terme, à la journée des investisseurs.
La présentation détaillée n’a pas convaincu l’analyste A. J. Rice de Credit Suisse que CVS atteindra les synergies espérées de l’intégration de l’assureur Aetna ni les économies de la transformation majeure de ses processus d’affaires.
D’un, les bienfaits du plan commenceront à se faire sentir en 2021 seulement. Il faudra donc attendre 2022 ans avant que la croissance des bénéfices passe de 6% à plus de 10%, dit-il
Deuxièmement, l’ampleur des économies de trois initiatives distinctes est énorme, soit 3,5 milliards de dollars américains d’ici 2022.
Ainsi, CVS fait passer les synergies de deux ans de l’intégration d’Aetna de 750 à 900 millions de dollars américains d’ici 2021.
CVS estime aussi à 2G$US les gains de productivité de son nouveau plan de modernisation tandis que le plan de transformation en cours vise à économiser 850M$US d’ici 2021.
La société vie notamment à réduire le coût de ses centres d’appel par 30% en améliorant la qualité du service robotisé et ainsi éviter l’interaction avec un agent, entre autres.
Dans l’intervalle, les défis restent majeurs. CVS doit notamment remplacer des revenus de 8,7 G$US qu’elle perdra en 2020 entre autres parce que Centene (CVC, 53,94$US) a choisi de rapatrier à l’interne sa propre gestion des médicaments.
Pour 2020, CVS prévoit un bénéfice de 7$US par action alors que les analystes tablaient sur 7,20$US.
L’analyste reste neutre envers le titre et maintient son cours cible de 61$US.