Que faire avec les titres de Transat, Power Corp. et Coca-Cola? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Transat A.T. (TRZ, 11,99$): la nouvelle offre du Groupe Mach pourrait écarter Air Canada
Le Groupe Mach dirigé par Vincent Chiara ne lâche pas prise et offre cette fois d’acheter le 13 août jusqu’à 6,9 millions, soit 19,5% des actions du voyagiste Transat à 14$ chacune pour bloquer l’offre actuelle de 13$ d’Air Canada (AC, 44,41$), juste à temps pour le vote des actionnaires.
Les actionnaires qui déposeront leurs actions à l’offre du Groupe Mach seront tenus de nommer un représentant du groupe immobilier pour voter à l’assemblée extraordinaire prévue le 23 août.
S’il est possible qu’Air Canada bonifie sa propre offre, Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, croit que le Groupe Mach peut l’emporter puisqu’il a l’appui des gestionnaires Letko Brosseau et PenderFund qui ont ensemble 21% des actions de Transat et s’opposent à l’offre actuelle d’Air Canada.
«Si le Groupe Mach réussissait à mettre la main sur 6,9 millions d’actions de Transat, il pourrait alors compléter sa vérification diligente et faire une offre formelle pour Transat», indique M. Poirier.
Dans ce scénario alternatif, Onex Corp. (ONEX, 79,06$) pourrait s’allier au Groupe Mach pour acheter Transat après avoir complété son achat de WestJet (WJA, 30,74$) en septembre ou octobre, estime l’analyste.
L’intérêt du Groupe Mach est pour les hôtels tandis qu’Onex s’intéresse aux activités du voyagiste et du transporteur aérien.
«Air Canada serait désavantagée si le Groupe Mach mettait la main sur 19,5% des actions. Il serait alors dans son intérêt de relever son offre à 14$ pour dissuader les actionnaires à déposer leurs actions au Groupe Mach. La nouvelle offre du groupe immobilier augmente donc les chances que Transat soit vendue pour plus de 13$ par action», dit-il.
Corporation Power (POW, 27,82$): un analyste perçoit encore du potentiel
Corporation Power (POW, 27,82$): un analyste perçoit encore du potentiel
Tom MacKinnon, de BMO Marchés des capitaux, avance que le rendement que procurent les placements de l’empire de la famille Desmarais suffiront à faire croître ses bénéfices, malgré la performance mitigée de ses principales filiales Financière Power (PWF, 28,55$), Great-West (GWO, 28,31$) et Financière IGM (IGM, 35,74$).
Preuve à l’appui: au deuxième trimestre le bénéfice de 0,86$ a surpassé ses prévisions de 0,75$ grâce à la contribution de 0,12$ de Sagard Chine et d’autres placements, incluant des fonds de couverture.
Le bénéfice d’exploitation a augmenté de 7% malgré la chute de 13% du bénéfice de Financière Power, ajoute-t-il.
Les Fonds Sagard, China AMC et d’autres placements ont procuré des bénéfices de 69M$, au deuxième trimestre, trois plus que prévu.
Ensemble, les placements ont procuré 19% du bénéfice trimestriel ajusté, précise M. MacKinnon. «Cette proportion est semblable à celles des trois dernières années et signale que Power peut tirer profit de ses placements pour gagner de la valeur en Bourse», explique-t-il.
L’analyste espère ainsi que Power réduise l’écart de 18% entre son cours et la valeur de ses actifs de 33,88$. Cet écart se compare à une moyenne de 16,5% depuis 20 ans.
M. MacKinnon abaisse toutefois son cours-cible de 34 à 33$, soit un multiple de 10,5 fois le bénéfice de 3,13$ prévu en 2020. Le cours de Power s’échange à un multiple actuel de 9,5 fois.
Coca-Cola (KO, 52,14$US): une question de temps avant que les bénéfices rattrapent les revenus
Coca-Cola (KO, 52,14$US): une question de temps avant que les bénéfices rattrapent les revenus
Lauren Lieberman, de Barclays, est revenue d’une série de rencontres organisée avec le nouveau chef de la direction financière encore plus confiante qu’avant que l’accélération des revenus de Coca-Cola se transposera éventuellement aux profits.
Le fabricant de boissons gazeuses se transforme depuis quatre ans afin d’offrir des produits plus adaptés au goût des consommateurs tout en remaniant sa structure interne pour qu’elle soit plus agile, explique-t-elle.
Bien que la croissance interne des revenus ait retrouvé un rythme de 4 à 6%, «les investisseurs craignent que la société ne puisse faire mieux d’un bénéfice de 2$US par action parce que cette croissance coûte cher», écrit-elle.
Mme Lieberman se dit particulièrement impressionnée par la confiance des dirigeants à soutenir la cadence à long terme des revenus.
L’utilisation de données facilite la segmentation des marchés, les politiques de prix et l’optimisation de la gamme de produits (Coke sans sucre, Coke Energy, Coke avec café, etc.), a assuré John Murphy.
En Chine par exemple, Coca-Cola offre un format de Coke 30% plus cher par millilitre dans une cannette amincie.
Les profits générés par les gains d’efficacité des concentrés de boissons gazeuses financent aussi l’entrée dans de nouvelles catégories de breuvages.
Coca-Cola affirme qu’elle est aussi plus efficace qu’avant pour commercialiser et bâtir la notoriété de nouveaux produits.
Enfin, le fabricant donne désormais plus de «responsabilités» aux filiales locales pour contrer l’impact sur les profits des fluctuations du dollar américain en modulant les prix de vente.
Mme Lieberman profite de l’occasion pour réitérer sa recommandation d’achat et son cours-cible de 58$US qui offre un gain potentiel de 12%.