Après l’économie circulaire, place au commerce circulaire
Damien Silès|Mis à jour le 31 janvier 2024EXPERT INVITÉ. Vous connaissez certainement le concept d’économie circulaire, mais qu’en est-il de celui du commerce circulaire? Force est de constater que ce dernier est en train de gagner en popularité. Ce qui était un concept économique il y a peu, devient une réalité de plus en plus intégrée par les acteurs du commerce de détail, notamment en ce qui a trait à la réduction et à la valorisation des déchets ainsi qu’à la promotion d’une utilisation plus efficace des ressources en prolongeant la durée de vie des produits.
En effet, de plus en plus d’entreprises adoptent des pratiques durables et proposent des options pour prolonger la durée de vie des objets. Certaines grandes chaînes de magasins ont mis en place des programmes de recyclage et de rachat de produits. C’est notamment le cas de Best Buy, qui mise sur le recyclage des appareils électroniques, ou encore d’IKEA, qui a instauré des mesures significatives pour promouvoir le commerce circulaire, telles que la production d’articles durables et facilement recyclables, la mise en place d’un système de rachat et de recyclage des marchandises, l’investissement dans des technologies innovantes, et surtout, en la promotion de ses initiatives auprès des consommateurs.
Il en est de même avec les Galeries Lafayette, à Paris, qui ont mis en place plusieurs initiatives pour réduire leur poids environnemental et pour promouvoir un mode de consommation plus responsable. L’une d’elles s’appelle La conciergerie et permet aux clients de louer des vêtements de créateurs pour une période donnée, plutôt que de les acheter. Cette initiative vise à encourager la réutilisation des vêtements tout en réduisant le gaspillage. On observe également des initiatives semblables chez nous, comme les friperies en ligne ou les magasins de seconde main. La friperie Renaissance, par exemple, est une organisation qui exploite 45 magasins de seconde main répartis dans différentes villes du Québec, notamment à Montréal, à Québec, à Sherbrooke, à Trois-Rivières, à Gatineau et à Laval. Ainsi, les vêtements et autres articles sont collectés, triés, nettoyés et vendus à prix abordables tout en prolongeant leur durée de vie.
Par ailleurs, il existe des entreprises québécoises qui se sont spécialisées dans le commerce circulaire, comme la Liste A, qui propose une plateforme de vente en ligne de vêtements de seconde main haut de gamme ou encore Soko, qui vend des bijoux fabriqués à partir de matériaux recyclés.
La sensibilisation des consommateurs est une étape cruciale pour promouvoir le commerce circulaire et encourager des pratiques de consommation plus responsables et durables. Voici quelques idées intéressantes à cet effet :
1. Sensibiliser aux conséquences de la consommation
Les consommateurs doivent comprendre les répercussions de leurs achats sur l’environnement et sur la société. La création de campagnes de sensibilisation et d’événements peut aider à répandre cette vision de manière efficace.
2. Informer des options disponibles
Les acheteurs doivent savoir quels sont les choix qui s’offrent à eux pour consommer de manière responsable comme le recyclage, la réutilisation, la réparation ou encore l’achat de produits écoresponsables.
3. Créer des expériences d’apprentissage
Les magasins peuvent offrir de telles expériences pour permettre aux clients de mieux comprendre ces nouvelles pratiques de consommation. Cela peut être proposé sous forme d’ateliers, de visites de sites de recyclage ou encore de sessions de réparation.
4. Encourager la participation active
Les consommateurs doivent être encouragés à participer activement aux pratiques de commerce circulaire, en étant invités à rapporter des objets à réparer ou à recycler, ou encore à acheter des produits durables ou d’occasion.
5. Mettre de l’avant les avantages concrets pour le consommateur
Les clients doivent être informés des avantages immédiats de la consommation responsable, notamment la vitalité économique de leur quartier, la réduction des déchets, la réduction de leurs coûts à l’achat, etc.
En somme, bien que le commerce circulaire dans le secteur du commerce de détail au Québec soit encore en développement, il est en train de gagner du terrain et de plus en plus de détaillants cherchent à adopter des pratiques plus durables pour répondre à la demande croissante des consommateurs pour des produits plus écoresponsables. Êtes-vous prêts?