Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l’ouverture jeudi
lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne|Mis à jour le 24 janvier 2024Les marchés boursiers évoluaient en territoire négatif jeudi, anticipant un plus douloureux resserrement de la politique monétaire de la banque centrale américaine.
Wall Street avait entamé le mouvement, la veille, le Nasdaq ayant perdu 3,34%. Les contrats à terme pointaient vers une ouverture en ordre dispersé.
En Asie, Tokyo a connu sa pire séance en plus de six mois.
Les indices boursiers à 8h35
Aux États-Unis, les contrats à terme du Dow Jones montaient de 103,00 points (+0,28%) à 36 394,00 points. Les contrats à terme du S&P 500 augmentaient de 1,50 point (+0,03%) à 4 694,00 points. Les contrats à terme du Nasdaq cédaient 65,25 points (-0,41%) à 15 701,25 points.
En Europe, les résultats étaient à la baisse. À Londres, le FTSE 100 perdait 34,24 points (-0,46%) à 7 482,63 points. À Paris, le CAC 40 baissait de 90,74 points (-1,23%) à 7 285,63 points. À Francfort, le DAX reculait de 156,38 points (-0,96%) à 16 115,37 points.
En Asie, le Nikkei de Tokyo a clôturé en baisse de 844,29 points (-2,88%) à 28 487,87 points. De son côté, le Hang Seng de Hong Kong a avancé de 165,61 points (+0,72%) à 23 072,86 points.
Du côté du pétrole, le prix du baril de WTI américain affichait une hausse de 1,46 $ US (+1,88%) à 79,31 $ US. Le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 1,25 $ US (+1,55%) à 82,05 $ US.
Le contexte
Ce revirement de tendance par rapport aux records atteints lors des premiers jours de l’année vient de la publication des minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), qui témoignent de sa volonté de s’attaquer de front à l’inflation.
Les membres de la Fed ont indiqué, dans un langage sans équivoque, qu’ils envisageaient désormais de relever plus tôt et plus souvent que prévu le taux directeur de l’institution.
L’inflation a continué d’accélérer en novembre aux États-Unis, pour s’établir à 5,7% sur un an selon l’indice PCE (6,8% selon l’indice CPI), la plus forte hausse des prix depuis 1982.
En Allemagne, l’inflation a légèrement augmenté en décembre, à 5,3% sur un an, mais en Europe les premières hausses de taux directeurs de la Banque centrale européenne ne devraient pas intervenir avant 2023, selon les dernières prises de position de l’institution.
En outre, il est désormais question dans le compte-rendu de la Fed d’entamer la réduction du bilan de l’institution dès après la première hausse de taux, ce qui a pris de cours les opérateurs.
Pour Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK, c’est bien cette dernière partie du compte-rendu qui a «effrayé» les investisseurs, puisque cela retirerait des liquidités du marché.
Vers 8h, heure du Québec, le rendement de la dette américaine à 10 ans était de 1,74%, au plus haut depuis mars 2021, et celui de l’obligation d’État à 2 ans de 0,85%, au plus haut depuis le début de la pandémie.
Sur le plan sanitaire, la Fed a estimé que «les risques pour les perspectives économiques subsistent, notamment en raison de nouveaux variants du virus». La situation pourrait même aggraver l’inflation.
Au Royaume-Uni, une enquête des Chambres de commerce britanniques souligne que 2022 s’annonce difficile pour l’économie britannique, entre Omicron et inflation.
Les valeurs de la tech, qui ont besoin de taux d’intérêt bas pour financer leur croissance, étaient délaissées par les investisseurs jeudi.
À Paris, Capgemini chutait de 5,08%, Dassault Système de 4,25% et Teleperformance de 3,88%.
À Francfort, Infineon reculait de 3,17% et SAP de 3,30%.
Les actions du secteur du luxe étaient elles aussi en forte baisse, les investisseurs limitant leur exposition à ces actifs qui ont enregistré de nettes progressions en 2021.
À Paris, Hermès cédait 4,24%, LVMH 3,69% et L’Oréal 2,89%.
À Londres, Burberry perdait 2,31% et à Milan, Moncler était en baisse de 3,76% et Tod’s de 3,18%.
A contrario, les valeurs bancaires, qui elles bénéficient de la hausse des taux d’intérêt, réussissaient à sortir de la mêlée.
À Londres, Lloyds Banking prenait 2,35% et Standard Chartered 3,61%. À Francfort, Deutsche Bank grimpait de 3,19% et Commerzbank de 1,23%. À Paris, Société Générale gagnait 2,17%, après une acquisition dans le secteur du crédit-bail.
Les cours du pétrole grimpaient jeudi après avoir déjà nettement augmenté la veille, portés par une production de pétrole de l’OPEP qui semble inférieure à celle attendue.
L’euro était stable (-0,02%) par rapport au dollar américain, à 1,131 3 $ US.
Le bitcoin perdait 1,62% à 42 890 $ US.