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Dominique Beauchamp

La Sentinelle de la Bourse

Dominique Beauchamp

Expert(e) invité(e)

Bourses: des réflexions à mi-année

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 04 mars 2024

Bourses: des réflexions à mi-année

Les annales boursières sont de bon augure pour le reste de l’année en Bourse.

Lorsque le S&P 500 s’est apprécié de plus de 12,5% au cours des six premiers mois de l’année, le rendement moyen lors des six mois qui suivent est de 7,1%. Le rendement médian est encore mieux, de 9,7%, soit le double de tous les deuxièmes semestres depuis 1954, rapporte Ryan Detrick, stratège en chef de LPL Research. Le S&P 500 a avancé de 14%, son meilleur premier semestre depuis 1998.

À Toronto, le bond de 15,7% de l’indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto constitue le meilleur rendement à mi-année depuis la crise financière, tout comme le saut de 45% du pétrole d’ailleurs.

Ça étonne peu puisque le S&P/TSX regorge de titres cycliques qui profitent de la reprise mondiale et de secteurs sous-évalués, qui ont la cote actuellement. Les investisseurs étrangers reviennent d’ailleurs au pays.

Une surprise cependant est le déclin de 2,2% du secteur des matériaux au premier semestre, le seul des 11 secteurs de l’indice, en pleine flambée pour les cours de plusieurs matières premières. Cela s’explique par le recul de 7% du cours de l’or et de 9% des titres aurifères. L’or perd du lustre par rapport aux cryptomonnaies en tant que rempart contre la dépréciation appréhendée des monnaies traditionnelles. 

Brian Belski stratège de BMO Marchés des capitaux et Candice Bangsund gestionnaire de portefeuille chez Fiera Capital, qui avaient prédit la surperformance canadienne, croient que l’élan peut durer étant donné l’effet du grand déconfinement sur l’économie mondiale, le rebond plus rapide des bénéfices et sa valorisation encore attrayante.

Les profits du S&P/TSX devraient rebondir de 45% en 2021 par rapport à la hausse de 37% de ceux du S&P 500 tandis que le multiple des bénéfices prévus de 16,3 fois de l’indice torontois est de 30% inférieur à celui du S&P 500 (21,3 fois).

La Bourse américaine fait moins consensus puisque l’indice S&P 500 a déjà atteint la cible qu’avaient établi bien des stratèges pour la fin de 2021 alors que le taux de croissance de l’économie et des profits se modérera après avoir rebondi plus rapidement qu’ailleurs dans le monde.

Les prochains trimestres dresseront plusieurs obstacles devant la Bourse, incluant l’effet des coûts galopants sur les marges des entreprises et de l’inflation sur la politique monétaire ainsi que les nouveaux impôts qui pourraient être imposés aux entreprises pour payer les largesses budgétaires américaines, énumère Wei Li, stratège de BlackRock Investment Institute.

L’inflation, un risque pour les marges?

L’inflation reste la principale fixation, car elle pourrait devancer le resserrement monétaire de la Fed. Il faut dire que la montée des prix impressionne après des années de désinflation.

Capital Economics avertit que l’inflation américaine pourrait bientôt dépasser 5% alors que la Bourse est chèrement évaluée en fonction de la majorité des repères historiques.

La composante des prix de l’indiceaméricain  d’activité manufacturier ISM en juin est la plus élevée depuis 1979. Il s’agit des prix payés par les fabricants pour leurs achats et leurs dépenses d’exploitation. Lorsque cet indicateur se hisse dans le premier décile de la distribution des données, le S&P 500 perd en moyenne 1,5% au cours des six prochains mois qui suivent.

Cette semaine, le fabricant de céréales General Mills (GIS, 60,30$US) a d’ailleurs prévenu que la pire montée des coûts en dix ans (de 7%), qui frappe autant les ingrédients, les emballages que le transport, feront stagner ou même baisser ses bénéfices en 2021.

Pour l’instant fort heureusement, les prévisions globales des profits continuent d’augmenter, ce qui stabilise le multiple à 21 fois les profits prévus, note Liz Ann Sonders stratège de Charles Schwab.

Au Canada, l’économiste Douglas Porter de BMO Marchés des capitaux surveille aussi l’indice des prix industriels qui a atteint 16,4% en mai en rythme annuel. «Même en reculant jusqu’en 2019, pour aplanir l’effet de la pandémie de 2020, la hausse de 6% des prix industriels est la plus élevée depuis les années 1990», met-il en perspective.

La chaîne d’approvisionnement en cause

Si l’inflation s’estompe à mesure que les chaînes d’approvisionnement se désengorgent et que les consommateurs déconfinés achètent plus de services que de biens, comme le prévoient plusieurs économistes, la Bourse devrait poursuivre son parcours haussier en vue du vrai retour à la normale en 2022.

Pour sa part, James Paulsen stratège en chef de Leuthold Group croit que la remontée de 23% des dépenses en capital par les entreprises américaines depuis un ans, pour la première fois en 20 ans, ajoute au potentiel fondamental de l’économie et de la Bourse à moyen terme.

«Non seulement ces dépenses sont un signe de confiance dans les futurs revenus et bénéfices de la part des entreprises, mais l’ajout de capacité contribue à la création d’emplois qui nourrit à son tour les achats des consommateurs. Ensemble, ces deux éléments augmentent la capacité du marché haussier à long terme sans toutefois éliminer les risques de correction à plus court terme», explique-t-il.

En attendant que ces pronostics optimistes se confirment, soit l’inflation transitoire et l’effet domino du nouveau cycle d’investissements par les entreprises, les marchés pourraient connaître des secousses en cours de route.

Plusieurs ont à l’œil le symposium économique annuel des banques centrales du 26 au 28 août, baptisé Jackson Hole, auquel la Fed a souvent élaboré sur sa stratégie monétaire.