Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Notice: Only variables should be passed by reference in /var/www/html/web/app/themes/lesAffaires/utilities/m32_manager.php on line 242

Notice: Only variables should be passed by reference in /var/www/html/web/app/themes/lesAffaires/utilities/m32_manager.php on line 250

Séduire la clientèle d’affaires locale

Claudine Hébert|Édition de la mi‑septembre 2020

Séduire la clientèle d’affaires locale

RÉUNIONS ET CONGRÈS. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’arrondissement historique du Vieux-Québec – et son voisin le Vieux-Port – attire annuellement plus de cinq millions de visiteurs. Cette affluence a toutefois fondu comme neige au soleil depuis mars dernier. «Sans les croisières, les gros congrès de l’automne et la présence de milliers de fonctionnaires de la colline parlementaire – qui sont toujours en télétravail -, les prochains mois s’annoncent inquiétants pour ce quartier qui regroupe plus de 35 % du parc hôtelier du centre-ville de Québec», signale Marjolaine de Sa, directrice générale de l’Association hôtelière de la région de Québec.

«Il faudra redoubler d’ardeur pour attirer de nouveau la clientèle locale», indique Cynthia Trudel, directrice des ventes de l’Auberge Saint-Antoine. Elle souligne que la force de son établissement, le seul établissement Relais et Châteaux de Québec, a toujours été de cibler les conseils d’administration, les conférences et les séminaires de petites organisations du Québec et de l’Ontario. De petits rendez-vous, en moyenne de trois à quatre par semaine, qui pouvaient réunir jusqu’à 94 personnes. En temps de COVID-19, ce nombre ne peut dépasser à 29. «Encore faut-il que les entreprises soient au rendez-vous. Actuellement, nous avons très peu de réservations. Tout se fait à la dernière minute», note Cynthia Trudel.

Tout le monde dehors

Quelques initiatives ont néanmoins contribué à faire affluer les visiteurs cet été. Notamment la Grande Tablée du Vieux-Port de Québec. Jamais n’aura-t-on vu autant de tables et de chaises dans les rues Saint-Paul, Sault-au-Matelot et Saint-Antoine !

Limités en nombre de places à l’intérieur de leurs murs, les restaurateurs du secteur ont ainsi agrandi leur terrasse afin de respecter la distanciation physique. Plus d’une quinzaine d’établissements, dont le Légende, Il Matto et le Laurie Raphaël, ont participé à l’événement qui se poursuit du jeudi au dimanche jusqu’au 27 septembre.

«L’idée de la Grande Tablée était de créer un grand restaurant à ciel ouvert de plus de 500 places. Cette initiative a permis à nos restaurateurs de générer de 60 % à 75 % de leurs revenus habituels, malgré la COVID-19», signale Richard Samson, directeur général de l’Association des gens d’affaires du Vieux-Port de Québec.

Avec le déconfinement progressif et la reprise du travail en entreprise, Richard Samson soutient que la formule a généré plus d’une cinquantaine de réservations de lunch et de soupers d’affaires en septembre. La clientèle d’affaires représente généralement 25 % des revenus des établissements touristiques du secteur, estime-t-il.

Où se réunir dans le Vieux-Québec ?

S’offrir le château

Emblème touristique de la ville, le Fairmont Le Château Frontenac constitue, avec ses 610 chambres, le plus grand des hôtels du Vieux-Québec. L’établissement, qui a soufflé ses 127 bougies cette année, dispose également d’une vingtaine de salons qui peuvent accueillir en temps normal jusqu’à 1000 personnes en formule cocktail. «On a la chance d’avoir sous notre toit beaucoup d’espaces de réunion pour se conformer aux mesures sanitaires actuelles. De plus, tous nos salons sont tous accessibles par escalier», tient à préciser Philippe Champagne, directeur régional des ventes et du marketing pour les hôtels du groupe Accor, est du Canada. Avant que ne frappe la COVID-19, l’hôtel, souligne-t-il, affichait un enviable taux d’occupation annuel de près de 75 %. Une performance qui était notamment attribuable à la clientèle d’affaires, qui représente plus de 45 % des revenus du Château Frontenac.

Le premier hôtel-boutique du quartier

Ouvert en 1997 sous le nom de Dominion 1912, Le Germain a été le premier hôtel-boutique à voir le jour dans le Vieux-Québec. L’établissement de la rue Saint-Pierre, qui compte 60 chambres, a d’ailleurs été celui qui a donné le coup d’envoi à cette catégorie hôtelière au Québec. Régulièrement primé comme l’un des plus beaux établissements du pays, le petit hôtel dispose également de deux petites salles généreusement fenestrées qui peuvent accueillir jusqu’à 80 convives… mais seulement 14 en temps de COVID-19. «Pour attirer la clientèle d’affaires, nous proposons une offre conçue pour le télétravail, avec un tarif à la journée ou à la semaine», indique Gabrielle Madé, première directrice de l’image de marque pour le groupe Germain Hôtels. Cette offre, ajoute-t-elle, se retrouve d’ailleurs dans l’ensemble des hôtels du groupe.

L’hôtel-musée du Vieux-Québec

Que ce soit auprès des lecteurs du Condé Nast Traveler, du magazine Forbes ou des utilisateurs de TripAdvisor, l’Auberge Saint-Antoine occupe régulièrement la tête des palmarès des plus beaux hôtels du pays depuis plus de 15 ans. Ouvert en 1992 sur un site archéologique du Vieux-Port de Québec, l’hôtel de la famille Price propose un rendez-vous privilégié avec plus de 400 ans d’histoire. Plus de 700 des 5 000 artéfacts trouvés sur le site agrémentent le décor de cet hôtel de 94 chambres et suites. Six espaces de réunion, dont un auditorium de 95 places, font aussi partie des lieux, au plus grand bonheur de la clientèle d’affaires. Celle-ci représente généralement plus de 50 % des revenus, mentionne Cynthia Trudel, directrice des ventes de l’Auberge.

Un Marriott rénové

Plus de 4,5 millions de dollars (M $) ont récemment été investis au Marriott Québec Centre-ville, situé à l’entrée du Vieux-Québec, sur la place d’Youville. Ces travaux ont permis de revoir la signature complète des 112 chambres et des quatre salles destinées à la tenue d’événements, explique Dany Thibault, directeur régional des hôtels du groupe Urgo Hotels. «Des salles qui peuvent accueillir, pour le moment, des groupes d’une dizaine de personnes. Un cadre idéal pour les conseils d’administration», fait-il valoir.

Rendez-vous chez les Augustines

Transformé en lieu d’hébergement et de réunions au coût de 42 M $, le Monastère des Augustines accueille depuis 2015 les groupes de gens d’affaires en quête de quiétude pour leurs événements. Cette clientèle représente d’ailleurs plus de 15 % des revenus en temps normal. On retrouve dans cet ancien cloître une soixantaine de chambres, dont une trentaine qui ont conservé leur look d’antan. Une dizaine de salles multifonctionnelles, dont un espace pouvant recevoir 130 convives en formule cocktail, s’ajoute à l’offre de l’établissement très prisé pour les retraites d’équipe, les conseils d’administration, les lacs-à-l’épaule et les conférences, indique Catherine Dufresne, conseillère aux ventes.

Une salle privée qui fait fureur

Il y a deux ans, les propriétaires du restaurant Rioux & Pettigrew, situé rue Saint-Paul, ont investi plus de 200 000 $ pour aménager une salle privée avec équipement audiovisuel pouvant accueillir jusqu’à 70 personnes. Un coup de maître, avoue l’un des propriétaires, Stéphane Grenon. Avant la COVID-19, cette salle affichait un taux d’occupation frôlant les 70 % grâce à la clientèle d’affaires, dit-il. Cet été, l’espace a été temporairement transformé en casse-croûte. «Une initiative qui a permis au restaurant de voir défiler plus de 500 clients par jour. Malgré la situation, on vient de connaître nos meilleurs mois d’été depuis l’ouverture du restaurant il y a huit ans», soutient le copropriétaire. La salle, qui a repris sa fonction d’origine, compte déjà des réservations de groupe pour la période des fêtes.

1 M$ de plus pour le Manoir Victoria

Il y a un an, la direction de l’hôtel Manoir Victoria a ajouté un autre million de dollars aux rénovations majeures de 8 M $ terminées en 2016. «Ce nouvel investissement a servi principalement à refaire le décor du hall de l’hôtel, celui des salles de réunion et du salon exécutif», souligne Renée Gosselin, directrice générale de l’établissement de 156 chambres. À l’automne, dit-elle, la clientèle d’affaires représente généralement 15 % à 25 % des revenus du Manoir Victoria. Ce sont des entreprises, des syndicats, des organisations gouvernementales ainsi que de petites associations québécoises et canadiennes qui chérissent les quelque 8 000 pieds carrés d’espaces multifonctionnels de l’endroit. «Dans le contexte actuel, la plus grande salle peut accueillir un groupe de 45 personnes en toute sécurité», précise Renée Gosselin.