Les Industries Dorel ont enchaîné un autre trimestre «pas mal difficile», mais la direction du fabricant de meubles et de produits pour enfants dit voir les premiers signes d’une reprise longtemps espérée.
«On en parle depuis longtemps, mais maintenant nous le voyons, assure le chef des finances, Jeffrey Schwartz, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes. Nous le voyons dans les chiffres. L’aiguille commence à bouger.»
La pandémie a apporté de nombreux casse-têtes logistiques pour la société montréalaise. Elle a d’abord dû composer avec les délais de livraison et la hausse des coûts de transport. En réaction, les détaillants ont accumulé trop d’articles à un moment où les consommateurs ont changé leurs habitudes de consommation, priorisant les activités qu’ils n’ont pas pu faire durant la pandémie et les besoins essentiels dans un contexte de forte inflation.
Jeffrey Schwartz affirme qu’il voit des progrès dans la division de produits juvéniles au cours du trimestre en cours. «Nous y sommes (la reprise), aujourd’hui», répond-il.
«La demande est significative, même si le marché n’est pas si fort, ajoute-t-il. C’est peut-être la chose qui me préoccupe. Les conditions de marché ne sont pas si bonnes, mais nous gagnons des parts de marché et ça devrait être suffisant.»
Il faudra attendre un peu plus pour la division «Maison», mais le dirigeant voit tout de même la lumière poindre à l’horizon. «On constate encore une diminution de la demande, mais je pense qu’on est arrivé au point où les stocks des détaillants ont atteint un creux. Nos clients commencent à recommencer à commander.»
Les grands détaillants seraient maintenant plus ouverts à discuter de nouveaux produits, s’enthousiasme Jeffrey Schwartz. «Chaque fois que nous voulions discuter d’un nouveau concept ou d’un nouveau produit, on nous répondait toujours : “Pas maintenant, nous devons vendre nos stocks pour avoir de l’espace pour ça”. Finalement, ils montrent de l’intérêt pour de nouvelles idées. C’est un signe encourageant.»
À ce stade-ci, il trouve toutefois qu’il est impossible d’anticiper le moment et l’intensité de la reprise du secteur du meuble.
La direction est aussi revenue sur la cyberattaque dont elle a été victime à la fin du premier trimestre. Celle-ci a perturbé les livraisons pour une durée de deux semaines. L’incident aura fait perdre près de 13 millions de dollars américains (M$ US) en ventes et 4 M$ US en bénéfice à l’entreprise, qui assure que les opérations sont rétablies.
Au premier trimestre, les ventes de Dorel ont décliné de 22,2% à 333,2 M$ US. La perte nette, pour sa part, s’est creusée de 15,8% pour s’établir à 31,5 M$ US. «C’était un trimestre pas mal difficile. Les chiffres ne sont pas très beaux à regarder», admet le chef des finances.
Au sujet du bilan, la société a écoulé ses stocks pour une valeur de 50 M$ US, ce qui lui a permis d’afficher des flux de trésorerie positifs de 37 M$ US tandis qu’elle avait utilisé «environ» 100 M$ US de liquidités à la même période l’an dernier pour regarnir ses stocks.
Sans entrer dans les détails, Jeffrey Schwartz a révélé que l’entreprise menait des discussions pour obtenir du financement. «Nous tenons le coup, mais nous voulons plus de liquidités.»
Dorel mène deux démarches différentes. «Si les deux fonctionnent, nous aurons beaucoup de liquidités. Si seulement une se concrétise, nous en aurons assez. Nous travaillons sur ces deux options. Ça va bien. C’est pas mal tout ce que je peux dire sur le sujet.»
L’action de Dorel perd 10 cents, ou 2,41%, à 4,05 $ à la Bourse de Toronto en après-midi.