Washington — Les ménages américains ont continué à consommer en octobre, malgré une inflation au plus haut depuis 31 ans, qui a cependant gonflé leurs dépenses, selon les données du département du Commerce publiées mercredi.
Les dépenses des ménages ont ainsi grimpé de 1,3% en octobre par rapport à septembre contre 0,6% le mois dernier, tandis que les analystes les voyaient rester stables.
Les Américains ont surtout acheté des biens, et notamment des voitures.
Hors inflation, la hausse des dépenses est plus modeste, de 0,7%, contre 0,3% en septembre.
Les prix à la consommation ont, en effet, continué leur escalade en octobre aux États-Unis, en hausse de 5% sur un an, leur plus forte hausse depuis 1990, selon l’indice PCE du département du Commerce également publié mercredi.
Les seuls prix de l’énergie ont flambé de 30,2% par rapport à octobre 2020, ceux de l’alimentation ont grimpé de 4,8%. Et en excluant ces deux catégories, l’inflation dite sous-jacente s’établit à 4,1%.
Ces chiffres confirment l’accélération observée il y a dix jours, avec la publication d’une autre mesure de l’inflation, l’indice CPI, qui avait montré une hausse des prix de 6,2% sur un an, au plus haut depuis novembre 1990.
L’indice PCE est celui qui est privilégié par la banque centrale américaine (Fed).
L’inflation s’accélère également sur un mois, selon l’indice PCE, à 0,6%, comme attendu, contre 0,4% en septembre. L’inflation sous-jacente prend aussi de la vitesse, à 0,4% contre 0,2%.
Par ailleurs, les revenus des ménages ont augmenté de 0,5% par rapport à septembre, une hausse plus forte que les 0,2% attendus, et qui fait suite à un recul de 1% le mois dernier, lorsque les allocations chômage exceptionnelles liées à la pandémie avaient expiré.
Cette hausse des revenus «reflète principalement les augmentations de rémunération des salariés», mais aussi la hausse des revenus issus du patrimoine, boursiers notamment, a précisé le département du Commerce dans son communiqué.
En effet, les employeurs qui peinent à recruter proposent des salaires plus élevés pour attirer les candidats. En revanche, les allocations chômage exceptionnelles versées ont continué à diminuer.
En consommant, les ménages piochent aussi dans leur épargne, qui diminue. Elle représente désormais 7,3% du revenu disponible, contre 7,5% en septembre, bien loin des 26,6% de mars 2021, après le versement de chèques de relance par le gouvernement fédéral.