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Philippe Leblanc

Entre les lignes

Philippe Leblanc

Expert(e) invité(e)

Certains jeunes investisseurs profitent de leur grand allié

Philippe Leblanc|Mis à jour le 04 mars 2024

Certains jeunes investisseurs profitent de leur grand allié

EXPERT INVITÉ. J’ai la chance de m’occuper de l’épargne de plusieurs jeunes investisseurs, enfants ou petits-enfants de clients de gestion privée à COTE 100.

Je vous avoue que c’est une des facettes les plus valorisantes et stimulantes de mon travail. On entend souvent dire «les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas aussi travaillants qu’avant»; mon expérience personnelle, même si elle n’est certainement pas représentative de tous les jeunes, me montre tout le contraire! D’ailleurs, se plaindre de la plus jeune génération n’est-elle pas une manie des gens des générations précédentes?

Je me permets donc de parler ici des avantages de commencer à investir tôt, de même que des erreurs que commettent souvent les jeunes investisseurs.

On le sait tous, commencer à investir tôt est un avantage extraordinaire pour ceux et celles qui peuvent se le permettre. Pensez-y: un pécule de quelque 20 000$ investi en Bourse à 20 ans, une somme qui, j’en conviens, n’est pas facile à mettre de côté à cet âge, vaudrait près de 1,5 million de dollars lorsque le jeune aura 65 ans, 45 ans plus tard. Cette progression est fondée sur une hypothèse de rendement annuel composé de 10%, à peu près le rendement historique des marchés boursiers nord-américains au cours des quelque 100 dernières années.

Pour obtenir une telle somme à 65 ans, celui qui a commencé à mettre de l’argent de côté et à l’investir à 45 ans devra économiser environ 25 500$ par année pendant 20 ans, soit plus de 500 000$, toujours en présumant un rendement annuel composé de 10% obtenu de ses placements.

Un autre phénomène qui me saute aux yeux lorsque je parle à de jeunes investisseurs est que l’épargne a un effet beaucoup plus important sur la valeur d’un portefeuille quand on commence à investir. Par exemple, le jeune salarié qui a accumulé des placements de 50 000$ et qui réussit à contribuer 5 000$ à son REER vient d’augmenter de 10% la valeur de son portefeuille. C’est énorme et stimulant!

De fait, au début du parcours d’un investisseur, l’épargne est nettement plus importante que les rendements. Avec les années, l’importance des deux se renverse: ce sont les rendements du portefeuille qui contribueront le plus à l’augmentation de sa valeur. Une appréciation de 10% du portefeuille de 500 000$ d’un quinquagénaire signifie une hausse de 50 000$ de son portefeuille.

Ce phénomène est une bonne chose pour le jeune investisseur, car c’est probablement dans ses jeunes années qu’il commettra le plus d’erreurs d’investissement.

Or, je crois que la principale erreur qui guette les jeunes investisseurs est de vouloir aller trop vite. C’est paradoxal puisque ce sont justement eux qui bénéficient le plus de l’avantage irremplaçable du temps!

En voulant aller trop vite, plusieurs jeunes prendront trop de risques. Que ce soit en investissant dans des titres spéculatifs (je ne peux m’empêcher de penser aux cryptomonnaies), en effectuant du «day trading», en misant une partie importante de leur portefeuille sur un titre ou en négociant des produits dérivés, sans parler de l’utilisation de la marge.

Je me dis qu’au moins, si on doit commettre des erreurs coûteuses, autant le faire tôt, lorsque son portefeuille est petit et que les dommages sont limités. Le quinquagénaire qui commet les mêmes erreurs avec un portefeuille de 500 000$ ne pourra probablement jamais s’en remettre.

Cela dit, l’expérience que j’ai vécue depuis quelques années avec les jeunes investisseurs me convainc que la plupart d’entre eux investissent de la bonne façon, de manière disciplinée et en misant sur leur plus grand allié, le temps.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

Chef des placements et auteur du livre Avantage Bourse