Tokyo — Le géant japonais de l’automobile Toyota et le franco-italo-américain Stellantis ont écopé ex æquo de la plus mauvaise note dans un rapport de l’ONG environnementale Greenpeace publié mercredi sur les engagements pour le climat des dix principaux constructeurs mondiaux.
Toyota, redevenu numéro un mondial de l’automobile en 2020 devant l’allemand Volkswagen, s’est vu décerner la note «F –» (F double moins), en queue du classement de Greenpeace, tout comme Stellantis.
L’américain General Motors s’en sort le mieux (C — ), suivi par Volkswagen (D) et Renault (D —). Les autres groupes (le sud-coréen Hyundai-Kia, les japonais Nissan et Honda, l’allemand Daimler et l’américain Ford) ont reçu F+ ou F — .
«Aucun des dix constructeurs ne prévoit d’abandonner les moteurs thermiques avant 2035», ce qui rend l’objectif phare de l’accord de Paris en 2015 — limiter le réchauffement climatique mondial à 1,5 degré Celsius — presque impossible à atteindre, selon Greenpeace.
Publié alors que la conférence mondiale sur le climat COP26 s’est ouverte lundi à Glasgow (Écosse), le rapport analyse aussi la proportion des véhicules à batteries électriques et à hydrogène dans les ventes actuelles des constructeurs, ainsi que leurs efforts pour réduire les émissions de CO2 dans leurs chaînes d’approvisionnement ou pour créer des mécanismes d’économie circulaire.
Greenpeace s’en prend en particulier à Toyota, qui compte «parmi les représentants de l’industrie défendant le plus les véhicules thermiques, dont les hybrides» selon l’ONG.
Toyota a été le pionnier des hybrides avec son modèle Prius, commercialisé à partir de 1997, et il est toujours le leader mondial de ce segment composant actuellement l’immense majorité de ses ventes électrifiées.
«Très dépendant» de son expertise existante dans l’hybride, Toyota «est devenu le principal obstacle dans l’industrie pour une transition totale vers les véhicules électriques», accuse encore Greenpeace.
«En usage réel, les réductions d’émissions et les économies de carburant des véhicules hybrides ne sont pas aussi bonnes qu’attendu», souligne l’ONG en citant diverses études sur le sujet.
Sollicité par l’AFP, Toyota n’a pas souhaité commenter ce rapport en amont de sa publication. Il doit présenter jeudi ses résultats trimestriels.
Toyota a annoncé cette année son intention de lancer 15 modèles 100% électriques d’ici 2025 et prévoit d’investir l’équivalent de plus de 11 milliards d’euros dans le développement de batteries de nouvelle génération d’ici 2030, pour véhicules électriques, mais aussi hybrides.
Quant à Stellantis, sa note par Greenpeace a également été plombée notamment par l’importance des véhicules hybrides dans sa stratégie. L’ONG note par ailleurs qu’à part Fiat, «aucune marque de Stellantis n’a un calendrier pour renoncer aux moteurs thermiques».