Conciliation: la FIQ rapporte des progrès, mais pas d’entente
La Presse Canadienne|Mis à jour le 09 février 2024La FIQ rapporte des progrès dans sa négociation avec Québec grâce à l’aide du conciliateur au dossier. Mais il n’y a toujours pas d’entente à portée de main. Les discussions vont donc se poursuivre et il n’est pas question d’autres journées de grève pour l’instant.
C’est lundi qu’a pris fin la trêve médiatique que le conciliateur avait demandé aux parties d’observer, afin de se concentrer sur la négociation plutôt que sur les déclarations publiques.
En entrevue avec La Presse Canadienne lundi, la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), Julie Bouchard, a indiqué qu’il y avait bel et bien eu des progrès en conciliation.
«Oui, le conciliateur est vraiment d’une aide très précieuse pour nous. Il a fait cheminer sur certains points, autant la partie patronale que nous, à la FIQ. Il nous aide dans la manière d’amener les choses ou encore de trouver des voies de passage», a rapporté la dirigeante syndicale.
Mais les avancées ne sont pas suffisantes pour évoquer une hypothèse de règlement, comme avec le front commun intersyndical.
«On veut prendre tout le temps qu’il faudra», ajoute Julie Bouchard. Les négociations vont donc se poursuivre en conciliation. Et la FIQ ne pose pas d’ultimatum ou d’échéancier précis. «Ça reste ouvert.» Tout dépendra de l’évolution de la conciliation.
«On n’est pas en guerre avec le gouvernement, pas du tout», insiste-t-elle.
La FIQ fait partie des trois grands syndicats du secteur public qui n’ont toujours pas renouvelé leurs conventions collectives, avec ceux des fonctionnaires et des professionnels du gouvernement du Québec.
Entre-temps, il n’est pas question de tenir d’autres journées de grève.
«Pour l’instant, il n’y a pas d’annonce soit de séquences ou encore de journées de grève, et encore moins de grève générale illimitée. On a toujours ce mandat-là entre les mains. Par contre, on ne juge pas que ce serait quelque chose, aujourd’hui même, qu’on pourrait mettre de l’avant, au contraire», a résumé la dirigeante syndicale.
Des irritants
Quelques irritants demeurent dans la négociation avec Québec, dont la «flexibilité» exigée de la part des infirmières. Les employeurs veulent pouvoir les déplacer d’unité de soins, d’établissement de santé, voire de quart de travail, selon leurs besoins.
Pour les infirmières, agir ainsi équivaut à les traiter comme des pions interchangeables, sans reconnaissance de leur expertise.
Dans ses déclarations publiques, Québec affirme que cela ne toucherait que des «volontaires», mais la FIQ craint que les employeurs contraignent les infirmières s’il n’y a pas suffisamment de volontaires.
Julie Bouchard souligne d’ailleurs que les conventions collectives locales permettent déjà de tels aménagements, si une infirmière est d’accord.
«Les employeurs peuvent déjà s’entendre avec une salariée pour un déplacement volontaire comme ça. Ça veut dire que c’est le côté obligation, le côté imposition que le gouvernement veut avoir entre les mains. C’est là où souvent, ça dégénère», affirme Julie Bouchard.
La question des ratios demeure non résolue. La FIQ réclame des ratios sécuritaires infirmière/patients afin d’alléger la tâche. Québec répond qu’il ne peut créer des infirmières qui n’existent pas.
La Fédération représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques dans l’ensemble du Québec, soit la grande majorité d’entre elles.