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GES: impossible d’atteindre les cibles sans barrages, dit Legault

La Presse Canadienne|Mis à jour le 24 janvier 2024

GES: impossible d’atteindre les cibles sans barrages, dit Legault

Il faudra 100 térawatts-heures de nouvelle électricité pour sortir le Québec de sa dépendance aux hydrocarbures et ce sera impossible de les produire sans barrage, selon le chef caquiste François Legault.

Il a ainsi critiqué vendredi les plans de réduction de gaz à effet de serre (GES) de ses adversaires, qui écartent le recours à l’hydro-électricité.

Une capacité supplémentaire de 100 térawatts-heures, c’est plus de la moitié de toute la capacité actuelle d’Hydro-Québec, évaluée à 176 térawatts-heures. Et pour l’obtenir, M. Legault mise sur de nouveaux barrages et il a précisé qu’il demandera à Hydro de relever les cours d’eau les plus prometteurs, les moins loin si possibles des besoins en énergie.

Le premier ministre sortant dit aussi avoir amorcé des discussions préliminaires avec son homologue de Terre-Neuve-et-Labrador pour le renouvellement du contrat de la centrale de Churchill Falls et, éventuellement, une participation à d’autres projets.

Le gouvernement caquiste s’est engagé à réduire ses GES de 37,5% par rapport à 1990 d’ici à 2030, conformément aux accords internationaux, mais les libéraux proposent une cible de 45% de réduction, tout comme le Parti québécois, tandis que Québec solidaire vise au moins 55%.

François Legault a qualifié les cibles de ses adversaires d’irréalistes, puisqu’ils écartent la construction de barrages nécessaires, selon lui, pour fournir l’électricité qui remplacera les combustibles fossiles.

«Sans barrage, c’est impossible», a-t-il répété après une mêlée de presse vendredi matin devant la permanence de son parti à Montréal.

«Est-ce qu’ils veulent du nucléaire? Du gaz? Du pétrole? Ils ne peuvent pas seulement dire: “on va aller chercher de l’énergie, mais on ne sait pas où”.»

Il a attaqué la cheffe libérale Dominique Anglade, qui propose un projet de production d’hydrogène et d’élimination des GES qui exigerait pas moins de 170 térawatts-heures.

«Quand Mme Anglade dit qu’elle va mettre des éoliennes partout au Québec, ça ne marche pas», a-t-il dénoncé, en évoquant ses échanges avec Hydro-Québec: un «équilibre» nécessaire entre l’intermittence des éoliennes qui ont besoin de vent, et les barrages qui apportent de la constance grâce à leurs réservoirs.

«Ce n’est pas vrai quand on vous dit qu’on va y arriver seulement avec des éoliennes et l’efficacité énergétique», a pris la peine de marteler M. Legault sur la tribune du sommet électoral de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), où il était invité avec les autres chefs.

«Ça va prendre soit des barrages, soit du nucléaire.»

«Quand on dit: “on va construire des grands barrages”, ce n’est pas ça, la solution», a lancé du tac au tac la cheffe libérale Dominique Anglade, elle aussi invitée à l’événement.

Elle a notamment parlé de solutions novatrices comme le «stockage d’énergie».