Les Canadiens sentent que l’inflation à l’épicerie s’aggrave
La Presse Canadienne|Mis à jour le 27 juin 2024Un groupe de consommateurs a organisé un boycottage des magasins appartenant à Loblaw en mai. (Photo: La Presse Canadienne)
Près des deux tiers des Canadiens estiment que l’inflation dans les épiceries s’aggrave, même si en réalité elle ralentit progressivement.
Un nouveau sondage Léger révèle que près de 30% des Canadiens croient que l’inflation alimentaire est principalement causée par les tentatives des épiceries d’augmenter les marges de profit. Environ le quart (26%) pense que cela est principalement dû à des phénomènes économiques mondiaux, tandis qu’une personne sur cinq blâme plutôt le gouvernement fédéral.
Les résultats au Québec sont relativement différents. Seulement 6% des répondants mettent la faute sur le gouvernement et 40% sont d’avis que des facteurs économiques mondiaux sont à l’origine de l’inflation.
L’inflation des produits d’épicerie était de 1,4% en avril et a contribué à faire baisser l’inflation globale à 2,7%, a souligné Statistique Canada.
Cependant, même une inflation faible signifie toujours que les prix augmentent. Au cours des trois dernières années, les prix des produits alimentaires ont grimpé de 21,4%, selon l’agence publique.
Les principaux épiciers ont déclaré qu’ils n’avaient pas profité indûment de l’inflation, dans un contexte de pression politique et publique concernant la hausse du coût de la nourriture et d’autres produits de première nécessité.
Un groupe de consommateurs a organisé un boycottage des magasins appartenant à Loblaw en mai en raison de leur frustration face à la hausse des prix et à la concentration de l’industrie.
Sept Canadiens interrogés sur 10 ont dit qu’ils étaient au courant du boycottage en cours. Plus de la moitié d’entre eux, soit 58%, ont déclaré qu’ils le soutenaient, mais seulement 18% ont indiqué qu’eux−mêmes ou un membre de leur foyer s’étaient joints au mouvement.
Le sondage met en évidence les points de vue divergents des résidents ruraux et urbains sur le boycottage et suggère qu’il est plus difficile pour ceux qui vivent en dehors d’une zone urbaine de participer à un boycottage des épiceries appartenant à Loblaw.
Les résidents urbains interrogés par Léger étaient plus susceptibles d’être favorables au boycottage que les résidents des banlieues et des zones rurales, et étaient également plus susceptibles d’y participer.
Environ la moitié des Canadiens trouvent injuste que le boycottage cible uniquement Loblaw, et près des deux tiers des répondants ne pensent pas que le boycottage aura un effet sur les prix des produits alimentaires. Les résidents urbains étaient plus susceptibles de dire qu’ils pensaient que le boycottage contribuerait à faire baisser les prix, alors que près des trois quarts des Canadiens habitant dans des milieux ruraux pensent que le boycottage n’aura pas d’impact.
Parmi ceux qui participent au boycottage, 40% disent se tourner vers une «épicerie à grande surface» comme Costco ou Walmart, 31% optent pour une autre chaîne d’épicerie nationale comme Sobeys et 23% ont déclaré faire leurs achats dans une épicerie locale indépendante.
Les participants au boycottage rural étaient plus susceptibles de faire leurs achats dans un magasin indépendant que les participants des zones urbaines et suburbaines.
Léger a interrogé 1519 Canadiens entre le 17 et le 19 mai, leur posant des questions sur l’inflation des produits d’épicerie, le boycottage de Loblaw et les bénéfices des épiciers. Les enquêtes en ligne ne peuvent pas se voir attribuer une marge d’erreur, car elles n’échantillonnent pas la population de manière aléatoire.