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Statistique Canada prépare un outil pour suivre l’inflation

La Presse Canadienne|Mis à jour le 24 janvier 2024

Statistique Canada prépare un outil pour suivre l’inflation

L’agence nationale de la statistique prépare un nouvel outil en ligne conçu pour aider les Canadiens à suivre l’incidence des variations de prix sur leurs dépenses pendant la pandémie.

Statistique Canada dispose déjà d’un outil de visualisation qui permet aux utilisateurs de voir les changements de prix des biens qui agissent sur l’inflation d’ensemble au pays.

Un haut fonctionnaire de l’agence fédérale a expliqué que la prochaine étape consisterait à laisser les individus compiler leurs propres habitudes de dépenses pour générer un indice des prix à la consommation qui leur est propre, afin de leur permettre de mieux se situer par rapport aux données collectées par l’agence. 

Selon le statisticien en chef adjoint Greg Peterson, la conception de cet outil en ligne est toujours en cours. L’outil sera destiné à combler l’écart entre les mesures officielles de l’inflation et la perception des prix par les consommateurs.

L’inflation a plongé, plus tôt cette année, lorsque certaines mesures économiques ont été mises en place pour freiner la propagation de la COVID−19, et les augmentations de prix devraient globalement rester faibles jusqu’à l’année prochaine.

Mais les perceptions des consommateurs témoignent d’une croyance que les prix augmentent puisque les Canadiens achètent plus d’articles dont le coût augmente, comme la nourriture, et moins de marchandises dont les prix ont baissé, comme l’essence. 

«Si on pense à l’indice des prix à la consommation en tant que concept, on regarde un indice qui change au fil du temps, mais ce n’est pas aussi simple que de dire que le prix d’une douzaine d’œufs est passé de 4$ à 5$», a expliqué M. Peterson lors d’une entrevue. 

«Là où il faut progresser, c’est dans la communication sur la façon dont cet indice est constitué, peut−être en le combinant avec des indicateurs sur les dépenses de consommation et les prix moyens.»

Le travail effectué par l’agence avec la Banque du Canada a indiqué précédemment que l’inflation annuelle se serait établie à zéro en avril et à moins 0,1% en mai, si elle avait mieux tenu compte des changements attribuables à la pandémie dans les dépenses des gens.

L’indice des prix à la consommation a plutôt enregistré une baisse annualisée de 0,2% en avril, puis a subi une nouvelle baisse de 0,4% en mai, le confinement ayant freiné les dépenses de consommation.

En d’autres termes, les chiffres officiels ne reflétaient pas tout à fait les variations de prix que la plupart des gens observaient.

«Les habitudes de consommation ont changé au cours de la pandémie», a expliqué M. Peterson. «La recherche que nous avons menée a montré que l’impact global sur l’inflation est marginal, mais il est important de suivre cela.»

Selon les données les plus récentes, le revenu disponible des ménages a bondi de 10,8% au deuxième trimestre, l’aide fédérale ayant plus que contrebalancé les réductions de revenu. La rémunération des employés a chuté de 8,9% — sa plus forte baisse trimestrielle jamais enregistrée.

Avec une baisse des dépenses des ménages de 13,1% au cours du trimestre — les magasins étant fermés, il y avait peu d’endroits pour magasiner — le taux d’épargne est monté en flèche à 28%.

Avant la pandémie, le taux d’épargne aurait été plus proche de 2 ou 3%, a souligné M. Peterson. 

Selon lui, la question à laquelle l’agence cherchera à répondre à partir de la fin de la semaine prochaine est où va l’argent et, par extension, comment cela pourrait affecter la reprise économique.

«Ce bloc de liquidités, il va servir à quelque chose. Soit il va être investi et ira dans l’épargne, soit il sera dépensé», a estimé M. Peterson.