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2,4M$ à Juripop pour aider des victimes d’harcèlement au travail

La Presse Canadienne|Mis à jour le 27 juin 2024

2,4M$ à Juripop pour aider des victimes d’harcèlement au travail

Le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet (Photo: La Presse Canadienne)

Québec verse 2,4 millions de dollars (M$) à la clinique Juripop afin qu’elle offre des services de conseils juridiques gratuits pour soutenir et accompagner des victimes de harcèlement sexuel au travail. 

Le ministre du Travail, Jean Boulet, en a fait l’annonce vendredi matin accompagné de la directrice générale de Juripop, Me Sophie Gagnon.

L’aide sera répartie sur quatre ans avec un montant annuel de 600 000$ jusqu’à 2027-2028. Ces sommes vont permettre à la clinique juridique «de donner la main» à environ 300 personnes par année, a indiqué Jean Boulet, en conférence de presse à Montréal. 

«Ça va s’appliquer pour les personnes qui vont présenter une plainte de harcèlement sexuel en vertu de la Loi sur les normes du travail ou une réclamation pour obtenir une indemnisation de la CNESST en alléguant que c’est un accident de travail», a expliqué le ministre. 

Ces nouveaux services de Juripop permettront à une victime de harcèlement sexuel en milieu de travail de parler à un avocat spécialisé afin notamment d’être soutenue pendant une enquête de la CNESST ou au moment de la négociation d’une entente pour un dédommagement. Elle pourra aussi être représentée pendant une médiation, a détaillé Me Sophie Gagnon.

«On pense que ces services-là vont faire une différence immense, réelle, pour les personnes victimes et vont aussi faciliter le traitement des dossiers pour l’employeur, en plus de renforcer l’équité procédurale pour la personne mise en cause», a-t-elle commenté.

Cette annonce fait suite à l’adoption en mars dernier d’un projet de loi visant à prévenir et à combattre le harcèlement psychologique et la violence à caractère sexuel en milieu de travail.

L’aide découle de recommandations d’un comité de trois professeures, formulées en prévision de l’étude et de l’adoption de la loi. Elles soutenaient que les plaignants manquaient de soutien pour être adéquatement représentés lors d’un recours. 

«Ce que les expertes m’avaient recommandé, c’est d’assurer une meilleure équité dans la représentativité, plutôt que la personne victime soit, par exemple, à une enquête ou à une séance de médiation non représentée devant un employeur qui souvent bénéficie de services totalement différents», a affirmé Jean Boulet.

Selon Me Sophie Gagnon, la réalité touchant les cas de harcèlement sexuel en milieu de travail est d’une «complexité redoutable». Différentes lois peuvent être appliquées pour une même situation.

«L’exercice d’un recours peut venir compromettre ou modifier l’exercice d’un autre recours. Donc, il y a une très grande nécessité d’obtenir un conseil juridique pour justement démystifier ces lois-là, et prendre des décisions éclairées et stratégiques», a-t-elle affirmé.

La Commission des normes de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail pourra mettre en contact une victime avec Juripop lorsqu’elle aura jugé une plainte ou une demande de réclamation recevable, a expliqué Jean Boulet.

Le ministre caquiste a indiqué qu’entre 1200 et 1250 dossiers sont ouverts actuellement à la CNESST pour des cas où il y a un comportement à caractère sexuel.